La tonte, en plus de débarrasser l'animal d'un surplus de toison lié à la domestication, a le mérite pour l'éleveur de lui montrer la réalité sur son Ouessant. Sa conformation certes, mais plus important encore sa forme physique, cachée souvent au regard par la laine durant de longs mois.
Ainsi, malgré un programme de vermifugation large et stricte au troupeau, se révèle la nécessité de reconstruire quelques mères amaigries par l'allaitement. Pour quelques mois, libérées de leur agneau sevrable, elles vont bénéficier d'un régime particulier d'engraissement, sur le parc-infirmerie, afin retrouver leurs rondeurs avant l'automne.
Certaines devront même être exclues de la reproduction pour l'année qui vient.
Mais ce régime, s'il les prolonge, ne rendra pas éternelles les doyennes, retraitées depuis longtemps, sur qui le temps doucement fait son œuvre jusqu'à la déchéance finale.
Quand on élève, il faut toujours songer que, derrière la face visible séduisante de la vie, sommeille celle de la maladie et la mort... et qu'il faudra assumer.