Depuis ce 1er avril, voilà presque quatre semaines que les béliers ont retrouvé les brebis.
Chaque année, je choisis cette date symbolique pour réunir à nouveau les deux clans filles et garçons, séparés depuis sept mois.
Cinq trop courts mois d'un troupeau réuni que le berger savoure, mais en premier chaque Ouessant.
L'équilibre dans les esprits enfin retrouvé!
Des mâles beaucoup plus calmes et détendus.
Des femelles sereines, moins inquiètes, qui, du jour au lendemain s'autorisent à se disperser largement, ne formant plus un seul groupe mais des petites bandes éparses.
Qui veut l'épanouissement de ses moutons, doit pouvoir leur offrir conditions de vie qui se rapprochera autant se peut vers leurs rythmes sociaux naturels.
On s'autorise l'éclatement, au sens propre comme au sens figuré.
On s'autorise la dispersion à plus de cent mètres les uns des autres. Dans les fonds....
... jusque sur les hauteurs.
Le petit nouveau qui pourrait sembler perdu....
... ne l'est pas pour bien longtemps.
Le repos se prend où on veut, quand on veut, avec qui on veut.
La sérénité se lit dans le jeune mâle qui a su s'entourer,...
... tout autant que dans celui qui a préféré s'isoler un peu.
A chaque retrouvaille annuelle, je suis sidéré par le changement de comportement global en moins de vingt-quatre heures.
C'est réellement un plaisir de retrouver ses animaux épanouis après les avoir vus contraints à patienter et se languir durant de trop longs mois.
Etre agneau dans une structure sociale avec mâles n'est pas un souci.
Ces derniers ont bien d'autres choses à faire que taquiner le bambin.
Plus il aura d'espace et une vie sociale riche, moins le bélier manifestera de troubles et de tensions intérieures.
Oui, mais ça c'était avant.
Depuis la vie est encore plus belle. L'herbe a reverdi et les arbres se sont couverts d'un vert tendre. Le soleil est revenu. Le Lutin est un Ouessant heureux, comme ils devraient tous l'être si leur berger est attentif à leurs besoins.