Pendant que trois de leurs confrères ont le plaisir de transmettre leurs gènes par l'intermédiaire des brebis sélectionnées spécialement pour eux, le groupe des mâles célibataires de la saison se compose d'une vingtaine de béliers.
Si quatre animaux sont appelés à quitter le troupeau dès que possible, le reste de la bande est assuré de finir sa vie ici et de contribuer une année ou une autre à la construction du cheptel des Lutins.
Les uns pour les souches ou lignées qu'ils représentent, les autres pour la conservation des diversités colorées, leur cornage, leur morphologie générale, leur taille, leurs aplombs, la structure de leur toison, leur rusticité et/ou autres qualités....ou encore point souvent oublié, leur caractère personnel.
Régulièrement le groupe visite cet endroit précis de son territoire. En effet, ces béliers manifestent ainsi leur désir de gagner le parc qui les sépare des lots avec brebis.
Ils me font ainsi toujours pitié, mais il faudra encore patienter jusqu'au 1er avril pour qu'ils puissent retrouver les femelles et pouvoir mener à nouveau une vie enfin normale durant le printemps et l'été.
Les moutons sont des animaux particulièrement grégaires et il m'est également douloureux pour moi-même de devoir les contraindre à séparations saisonnières par obligations d'élevage malheureusement incontournables.
Il est tellement plus agréable (et pour les Ouessant en premier) d'avoir sous les yeux des animaux sereins, épanouis et équilibrés, dont tous les besoins sont satisfaits.