Depuis ce 1er février, toutes les femelles sont enfin regroupées, les reproductrices comme les non reproductrices.
Volontairement, un mois de retard en ce regroupement, contrairement aux autres années.
Ceci afin de tenter des fécondations tardives de brebis qui auraient été encore non gestantes en janvier.
Depuis une semaine, la troupe profite régulièrement des accalmies sous un ciel tempétueux pour sortir pâturer, se précipitant maintes fois à l'abri à chaque déluge soudain.
Les sols sont saturés en eau depuis longtemps. Sur les hauteurs, le terrain n'est pas boueux et les filles aiment s'y rendre.
Néoténie, l'agnelle 2 en 1 au niveau de la sortie de son cheminement digestif, apprécie ce déplacement, elle dont le ventre est bien près du sol...
Sur la colline, c'est également l'occasion pour les dames d'apercevoir les messieurs, voire de leur rendre une petite visite au parloir.
Pour certains des béliers, les filles passeront après, tout occupés qu'ils sont à marquer de leur odeur un branchage de chêne tombé au sol dans leur parc sous un coup de vent.
Puis finalement, des deux côtés des barreaux, on s'agglutine. On se murmure à l'oreille des propos qui resteront secrets et on se glisse peut-être quelques billets doux dans l'espoir de tisser des liens pour la future saison de reproduction. Qui sait?
Mais bon, seul le sexe crée du lien étroit, et, comme de sexe plus question en cette période, les filles prennent le large pour retourner satisfaire leur panse.
Elles laissent derrière elles des garçons déconcertés par tant d'indifférence.
Ces derniers tentent bien de les suivre pour retrouver le contact au bas de leur prairie.
Mais l'averse naissant, l'ensemble des brebis décide de regagner ses appartements pour se mettre à l'abri.
Les béliers espèrent déjà la prochaine éclaircie n'ayant plus qu'à rêver aux futures retrouvailles passagères....
Aimer est plus fort que d'être aimé.....
Ainsi va la vie des Lutins ces dernières semaines.