Une des brebis doyennes du troupeau vient de mourir hier.
L'animal entre les mains, ce fut l'occasion de vérifier la situation quant aux nouvelles boucles d'identification obligatoire posées le mois dernier.
Triste constat! Triste spectacle!
Pourtant ces boucles furent posées de façon à limiter les accrochages en plaçant la protubérance du système dans l'intérieur de l'oreille.
Pas d'arrachages complets. Des arrachages partiels plus sournois encore puisqu'ils auraient pu arriver régulièrement à vie si la vieillesse n'avait pas sorti cette brebis de son calvaire.
Une fois de plus, la colère est grande.
Grande face à l'inadéquation d'une identification auriculaire pourtant imposée aux éleveurs.
Grande face aux sévices qu'on voudrait nous imposer d'infliger à nos Ouessant.
Comment dans ces conditions vouloir, imposer que les éleveurs respectent la législation en déclarant leurs moutons et en les identifiant?
Il n'apparait pas envisageable, après ce test catastrophique, de pouvoir prétendre identifier à vie (au moins dix ans) Les Lutins de l'année quand ils auront six mois ou plus.
Que ceux qui tiennent les ficelles réagissent et agissent enfin!
Europe, Ministère, DSV, EDE, tous complices, ne sachant que réciter les textes et se renvoyant la balle.
Des questions se posent sur les capacités intellectuelles des législateurs et leurs petits soldats, ainsi que des associations mais également les éleveurs, qui n'ont pas même eu conscience au départ que toute identification auriculaire peut être, est (20 ans que cela dure) tôt ou tard source d'arrachages d'oreilles. Ce système pourrait éventuellement convenir à un Ouessant vivant sur un espace vide entre quatre murs bétonnés (ce qui n'est ni concevable ni souhaitable), mais pas à des ovins de plein air et d'herbage côtoyant grillages, branchages, ....
On se demande vraiment comment et sur quels critères tous ces systèmes d'identification peuvent au final être homologués!!!
Qui pour se soucier de cette situation?
Qui pour réagir face à cette impasse?
Mais surtout, qui pour AGIR?
(Epilogue: Concernant cette double nécrose sur le même animal présentée en photos en cet article, le responsable français de la société produisant ce matériel m'informe qu'il s'agit d'un problème de pince qui enfoncerait trop l'axe de perforation comme on le voit effectivement par la pointe dépassant de la partie femelle. Trop enserrée l'oreille a ainsi évolué en nécrose au point de fixation.
Merci à lui pour cette information salvatrice qui m'amène à devoir contrôler chaque oreille pour l'ensemble du troupeau afin d' y remédier manuellement si nécessaire. Néanmoins me voilà devoir utiliser une nouvelle pince (la 5ème!) pour la suite des opérations s'il doit y avoir .... Bien compliqué tout cela, mais si au moins les risques d'infection sont éliminés j'espère, c'est déjà cela. Reste à l'avenir à mesurer l'autre problématique, celle des possibles arrachages, partiels ou totaux.)