Ribambelle écumant fortement, je commençais à imaginer en cela une maladie ou une blessure en gueule, voire une piqûre de guêpe.
Après capture, je notai une protubérance, qui plus est très dure, sur le côté d'une joue. Pas de doute, une dent se trouvait en une position anormale.
Après exploration du bout des doigts, je réussis à comprendre que cette molaire tenait encore par une racine en mâchoire.
Sans outil mais en mentant et mentant encore à cette brebis, je finis par extraire cette dent qui blessait la joue.
En y regardant de plus près, il apparaissait qu'une belle carie avait largement creusé et miné la molaire ou plutôt prémolaire. L'édifice en ruines, par la rumination, avait fini par se déloger partiellement.
Que ce soit pour ce souci, comme pour bien d'autres, il est toujours impressionnant de constater à quel point le mouton ne manifeste pas sa douleur face au mal (mal qui comme ici dura sans doute des années) là où un humain en mêmes circonstances se serait lamenté dès les premiers symptômes.
Ce silence des ruminants et des animaux en général contribue souvent au fait que beaucoup de problèmes de santé ne sont bien souvent décelés que tardivement et même trop tardivement.
Je garde à l'œil ma Ribambelle suite à cet incident, elle qui déjà il y a quelques semaines eut l'oreille nécrosée à cause d'une boucle, afin de réagir si elle nécessitait quelque traitement anti-infectieux et anti-inflammatoire, mais normalement son système de défense naturelle déjà bien sollicité devrait continuer à remettre les choses en ordre.