L'heure était venue de faire un petit bilan sur l'identification mise en place en mon troupeau depuis un an et je m'apprêtais à écrire qu'après les gros soucis de l'an dernier, le bilan était assez positif puisque sur environ 70 Ouessant adultes bouclés, un seul avait subi un arrachage complet du pendentif et de l'oreille par accident. Un seulement mais toujours un de trop...
Mais voilà, il y a une semaine, j'ai remarqué un souci sur une des oreilles d'un de mes béliers bouclé agneau il y a un an.
Pour lui pas de problème depuis un an, jusque là. Mais dernièrement j'ai noté une nécrose sur l'oreille gauche autour de l'axe de perforation de la boucle. Nécrose qui avait dégradé les tissus très largement autour de cet axe avec une sévère infection donc, puisque j'en ai sorti une belle noisette de pus. (Probablement une petite blessure et de là infection par cette période estivale)
J'ai choisi de ne pas sectionner la boucle tout en mettant l'animal sous antibiotiques et anti-inflammatoires pendant plusieurs jours et tout en désinfectant localement avec un produit aidant à la cicatrisation.
Malheureusement, comme on le note sur la photo, malgré le traitement, je pense devoir me résoudre à couper la boucle pour en débarrasser l'animal afin que l'oreille cicatrise au mieux et retrouve un aspect normal.
Quand on sait que si je veux commander une boucle de remplacement à l'identique pour être en règle et la poser sur ce bélier une fois guéri, bien que le pendentif en lui-même soit de somme modique, il me faudra par contre compter 9 euros hors taxe d'envoi et 30 euros de frais de gestion du dossier quel que soit le nombre de boucles commandées !!!!
(J'ai commandé dernièrement une centaine de paires de boucles neuves pour 150 euros. Pratiquement le tiers de ce coût est représenté par ces frais annexes. Pour moi cela représente au moins trois saisons d'agnelage, mais imaginons l'hésitation de l'éleveur qui a deux naissances par an, à mettre ses animaux en règle.)
Non seulement on ne peut que constater une fois encore que toute identification auriculaire demeure inadaptée pour nos ovins, mais dans le même temps on ne peut qu'être scandalisé par les coûts qu'engendre cette inadaptation chez les petits éleveurs. Ce n'est pas ainsi que l'on incitera les particuliers, éleveurs amateurs, à se mettre en règle. En conséquence, majoritairement, nombreux sont ceux qui n'ont jamais bouclé leurs animaux ou ne les bouclant plus.
A qui la faute?
Aussi longtemps qu'une identification sous cutanée ne sera pas mise en place et autorisée chez le Ouessant assuré le plus souvent d'une vie longue et terminant assez rarement à l'abattoir (le pâturon à la patte dont certains rêvent créant d'autres soucis de mycoses et autres lésions), on assistera à ce triste spectacle et de nombreux éleveurs se mettront encore longtemps hors la loi, ces derniers n'étant d'ailleurs ni pour se compliquer la vie le plus souvent pour quelques moutons possédés, ni pour mutiler leurs animaux, ni pour dépenser des mille et des cents pour le plaisir de quelques Ouessant sur leur pelouse ou dans leur verger.
A qui la faute?