Il n'y a pas de sevrage forcé chez les Lutins.
J'apprécie de pouvoir laisser mes animaux vivre leur vie au maximum à leur guise. Que ce soit leur vie par rapport à l'espace du domaine des Lutins et son exploitation, leur vie dans la structure du troupeau, mais aussi celle face aux liens qui peuvent exister entre individus dont celui en particulier mère/jeune.
Ainsi à l'automne, les liens de l'agneau/agnelle avec leur mère sont toujours forts. D'abord dans le fait de ne jamais brouter bien loin l'un de l'autre, de dormir encore toison contre toison, de s'inquiéter et pleurer quand ils se perdent de vue,...
Bref, une vie au naturel bonne pour l'épanouissement de chacun, une vie en fait normale, correspondant aux besoins et au fonctionnement de l'espèce "mouflon mutant".
Malheureusement, en fin de semaine, ce sera le début de la saison de reproduction et pour commencer celle des accouplements.
Cet événement va imposer de découper l'espace de vie et le cloisonner, mais aussi de créer séparations d'avec leurs jeunes de certaines mères entrant dans les programmes de lutte.
Moment désagréable pour le berger, mais plus encore pour les moutons concernés.
Si donc il n'y a pas de sevrage forcé chez les Lutins, répondant à des traditions d'élevage de rente ne s'imposant pas en élevage de conservation, il va bientôt y avoir séparation contrainte pour plusieurs animaux (mais pas sevrage, ce dernier s'étant fait naturellement depuis longtemps, même si lien existe bien encore pour d'autres raisons qu'alimentaires entre le jeune et sa mère).
Voilà par contre un duo qui, comme d'autres chanceux, pourra vivre encore de longs mois les liens qui les unissent. En effet Cytosine prenant sa retraite, sa grande fille de six mois, Bouloche, pourra de temps à autre continuer à simuler l'acte de téter pour le plus grand bonheur de l'une et de l'autre. Même sans ce rituel, les liens de contact et de présence seront encore existants et perceptibles au printemps prochain.