Absent en journée, je découvris, samedi dernier en fin d'après-midi, que Fauve était en contractions. Mais à son attitude je devinai qu'il y avait souci.
Impossible d'attraper pour autant cette brebis encore vive.
Avec les heures, il devint évident que c' était une naissance à problèmes.
Si la femelle avait bien perdu les "eaux", il s'avérait que rien ne progressait... L'agneau devait être coincé... Et malgré tout, toujours pas un quelconque signe de grosse fatigue permettant la capture de l'animal.
A minuit encore, la brebis, bien qu'en grande souffrance, n' était pas capturable.
Je dus me résoudre à considérer que je la retrouverai morte au lever.
Mais non, en fin de nuit, je retrouvai Fauve bien vivante. Moribonde, elle se laissa approcher et lors de nouvelles contractions, il me fut possible de la saisir.
L'analyse de la situation montra effectivement que ni sabots ni museau ne se présentaient.
Direction vétérinaire. Cette dernière, de par la morphologie de sa main, réussit à fouiller la mère, remettre en place le jeune et le sortir.
Forcément, la petite (c'était une agnelle) était morte, écrasée, étouffée par plus de quinze heures de tentative d'expulsion.
Mais la brebis était vivante.
De là, elle passa deux jours à ne pouvoir qu'à peine se lever et se déplacer tant toute tentative était douloureuse pour elle.
Néanmoins elle savait trouver meilleure position, meilleur endroit pour brouter couchée comme sur cette photo.
Je ne l'ai pas isolée des autres, ni enfermée. Il était important qu'elle puisse se reposer ou tenter de s'activer à sa guise, en s'alimentant correctement et en pouvant vivre la proximité rassurante du troupeau.
Aujourd'hui elle gambade et vit à un rythme tout à fait normal.