Les triplés non d'Ouessant se portent bien.
Durant une dizaine de jours, j'ai observé la situation sans intervenir, si ce n'est matin et soir en doublant la ration d'orge et d'avoine de la mère pour l'aider à produire du lait.
Tout allait bien, le plus petit n'étant pas le dernier, au contraire, à trouver sa place sous les mamelles. C'est en fait lui qui m'inquiétait face au nombre dans cette portée, la nature n'ayant prévu qu'un service pour deux couverts lors de l'allaitement.
Au bout de dix jours, ses grandes frangines grandissant, je remarquai que le minuscule bouc avait plus de mal à téter, d'autant qu'une fois la tétée pour deux effectuée, Danette ne comptait pas autoriser un second service dans la foulée.
J'ai alors entrepris de compenser le manque évident, d'autant que le froid s'installait, en offrant dès lors quelques biberons quotidiens au petit Domino. Ce qu'il ne refusa pas; ce qui indiquait bien un besoin de complémentation. L'habitude est prise. Il en sera ainsi le temps d'arriver au sevrage, si besoin s'avère nécessaire jusque là. Dans le même temps, cela profite aux deux sœurs pour qui la part du gâteau sera plus grosse.
Comme me l'expliquait une collègue éleveuse de chèvres des fossés, le chevreau a plus le comportement des jeunes cervidés de nos bois, se gîtant dans l'attente du retour de la mère partie s'alimenter, plus qu'en l'accompagnant dès les premières heures à la façon des Ouessant. J'ai effectivement constaté cette attitude, même si parfois la brochette accompagne maman assez loin, voire très loin (presque 1 km!)
J'ai eu aussi l'occasion de noter un autre comportement de petit animal sauvage chez une des chevrettes qui, au passage surprise d'un chat domestique, s'aplatit au sol membres écartés (façon faon) face au danger (dans son esprit …) afin de passer inaperçue. Attitude qui me fit sourire, d'autant que la tenue blanche marquée de noir n'est pas ce qu'il y a de mieux pour passer inaperçue...
Enfin, surprenant et amusant de voir ces chevreaux ruminer dès l'âge de 15 jours dans l'attitude sérieuse qu'impose cette pratique. Signe que la consommation d'herbe se fait au-delà de la simple curiosité de découverte par la gueule du monde environnant.