Ces allèles de coloration de la toison chez le Ouessant sont encore rares dans cette population ovine.
Ces deux patrons du locus Agouti apparus, réapparus dans un troupeau on ne peut plus "originel" (sous forme de boutade en rapport à certains qui utilisent ce qualificatif, pour sans doute indiquer une souche continentale des plus anciennes(?)), sont travaillés dans la bande des Lutins depuis quelques années.
En possédant cette richesse génétique du Ouessantin de type ancien, mon but n'est pas de me faire plaisir ou en tirer une certaine gloriole.
Non, une fois de plus, tout le travail chez les Lutins s'oriente vers la sauvegarde du patrimoine de ce type ovin.
Les résultats sont pour l'instant lents faute d'un nombre important d'animaux porteurs de ces allèles, d'autant que de simple forme hétérozygote.
Mais il n'y a pas, pour moi, on ne sauvegarde bien qu'en multipliant et ... en diffusant . Cette évidence doit en être véritablement une, d'évidence.
Aussi, dès que possible, selon les possibilités, il m'importe que ces patrons de coloration rejoignent les troupeaux d'autres éleveurs motivés, là encore dans l'optique de vouloir multiplier et diffuser, sauvegarder, et non s'approprier exclusivité.
Le vivant est fragile. Le vivant peut être vite perdu. La seule solution pour le sauvegarder donc, le multiplier et le diffuser largement, tout nouvel élevage possédant alors telle ou telle richesse devenant à son tour une banque génétique pour l'avenir de ce type ovin (et les générations futures si elles le méritent(?)). La dispersion géographique d'allèles précieux permet d'en garantir la protection, face aux vols, épizooties, attaques de chiens.... Le principe de "ne pas mettre tous les oeufs dans le même panier"
C'est ainsi qu'une démarche conservatoire se construit. Malheureusement, rares sont les éleveurs dans un souci de conservation, mais aussi de partage, pour construire un bien commun, celui du Ouessant de type ancien. Heureusement, comme en d'autres domaines, ce sont les initiatives privées qui permettent qu'il en soit autrement. Les Lutins y travaillent...
Alors, je croise les doigts, pour que le prochain printemps d'agnelage soit riche de ces merveilles chez les Lutins.