En certains élevages, de rares naissances peuvent avoir lieu dès janvier, quand les béliers sont laissés avec les brebis durant l'été.
Néanmoins, c'est de mi-mars à à mi-mai que se déroule essentiellement l'agnelage chez le Ouessant.
Chez les Lutins, ces naissances calculées sont programmées justement sur avril et mai, ce qui correspond à la saison naturelle de mise-bas chez les ongulés sauvages, ce n'est pas pour rien. Il n'y a que des avantages à ce qu'il en soit ainsi. Chaque chose en son temps.
Certains éleveurs utilisent des tables de calcul pour définir l'arrivée de leurs naissances.
Pour moi, cela est certes joli, mais totalement inutile. En effet, il est impossible d'abord de connaître le jour et l'heure de la fécondation réelle d'une brebis. Ensuite, il existe une certaine variabilité de la durée de gestation, d'une brebis à l'autre, d'une gestation à une autre.
Chez les Lutins, je pratique le principe suivant bien plus proche de la réalité.
Si j'ai la chance d'observer un accouplement, ce qui n'est pas si fréquent, je note la brebis concernée et le jour de l'événement.
Ensuite, il n'y a plus qu'à considérer qu'il me faut être attentif à cette femelle dans la semaine qui précède la date anniversaire des cinq mois de durée de gestation (148j théoriques).
Ainsi, cette année, mon premier lot de reproduction fut constitué le 24 octobre. J'en conclus donc qu'au mieux, à l'approche du 20 mars, je risque de voir pointer un petit museau.
Autre exemple, j'ai surpris Sucrette, Hermeline et Farine, en festivités le 6 novembre. Je sais ainsi que pour ces brebis, il me faudra être attentif autour du 1er avril. Si rien n'est au rendez-vous en cette période pour ces brebis, je conclurai que 18 jours plus tard il me faudra être attentif à nouveau... En effet les cycles entre deux périodes de chaleurs sont de 18 jours. (Cela risque d'être le cas pour Farine dont j'ai noté autre accouplement le 25 novembre, indiquant, sauf farce, que celui du 6 fut stérile).
En attendant l'agnelage, il convient de bien y préparer les brebis, et plus encore pour leur allaitement qui va suivre.
Déjà jusque là, on peut poursuivre la distribution hivernale des céréales, puis durant l'allaitement si on n'a pas de prairie qui mérite véritablement ce nom.
Dans les semaines avant l'agnelage, on prend soin de vermifuger les futures mères (et le reste de la troupe d'ailleurs) qui doivent être en pleine forme pour ce qui les attend ensuite.
Il est bon également que les onglons soient parés (si besoin, car cette opération se fait également juste avant gestation pour assurer une marche confortable de la brebis lourde). Pas besoin de retourner les femelles gestantes pour opérer. Le parage du Ouessant sur pattes se fait très bien et bien mieux que sur le cul. Il suffit de le maintenir le cou coincé entre nos mollets (ou cuisses, selon la taille des moutons et celle de l'opérateur).
Rondes de laine mais aussi de par leur gestation. Du moins pour la moitié des femelles autorisées à reproduire cette saison.
Ensuite, quelques jours après la naissance, quand la mère s'est bien vidée, il est bon de tailler la laine salie des cuisses et autour de la vulve, ainsi que la queue. C'est mieux pour elle, mais cela permet également de réduire les risques de myiase par la suite.
(Dans un autre domaine, chose à faire également pour un animal qui sortirait d'une période de diarrhées.)
Bon agnelage!
Ici encore trois semaines d'attente au moins.