Pour faire suite à l'article précédent et en attendant que les Ouessant finissent de ruminer tranquillement sous leurs châtaigners, le petit peuple qui les entoure est là sur la scène, pour qui veut bien s'y intéresser. Bien que les photos soient médiocres, elles restent des témoignages de vie...avant la mort.
Une fauvette à tête noire profite de la clôture des Lutins pour réchauffer au soleil son petit corps meurtri par la maladie. Peu vivace, peu farouche, plumage ébouriffé, amaigrie, oeil terne, je vois que pour elle l'espoir d'atteindre ses quartier d'hiver s'est envolé...Le lendemain, le hasard me la fera découvrir cinquante mètres plus loin, sur le dos, figée dans la mort et montrant un de ses doigts fortement tuméfié. Ce détail étant sans doute en lien avec sa fin.
Faux colibri de fin d'été, le moro-sphinx fait tout pour que l'on se fasse prendre à son déguisement. Taille, allure, vivacité, vol stationnaire, ...l'insecte imite l'oiseau. De plus, même alimentation puisqu'ici, grâce à sa trompe (et non son bec), il puise le nectar d'une fleur du chévrefeuille. D'origine méridionale, certains individus profitent des étés pour progresser vers le nord, encore, encore, ... jusqu'à ce que les petites gelées comme avant-hier ou le manque de ressources mettent fin à l'épopée.