On peut ne pas vacciner ses Ouessant en argumentant qu'il s'agit d'une race rustique qui doit conserver sa résistance naturelle (au risque assumé de perdre des animaux), par souci de limiter les frais d'élevage, par simple ignorance de cette possibilité ou encore parce que ce n'est pas une préoccupation puisque tout s'est toujous bien déroulé jusque là.
Chez les Lutins par contre, chaque année, tout le troupeau reçoit son rappel courant mars. Le choix de cette période tient au fait qu'en pratiquant cette intervention quelques semaines avant la mise-bas, les agneaux s'en trouvent mieux protégés durant leurs premières semaines de vie. Comme la plupart des brebis ont été mises avec un bélier en prévision de les faire agneler durant avril, j'ai choisi une date proche du quinze mars pour vacciner. Pour une dépense annuelle modique, on peut réaliser soi-même cette intervention par piqûre sous-cutanée (bien soulever et tirer la peau). Je prends soin de désinfecter correctement au point cutané d'injection derrière l'épaule (après avoir évacué l'air de la seringue) et de changer d'aiguille pour chaque animal.
Dans leurs premiers mois, je fais de même pour les agneaux en notant avec précision leur date de première injection puisque comme pour tout mouton nouvellement vacciné un rappel s'impose un mois après.
Cette protection n'est pas un luxe pour moi, ayant déjà perdu des animaux à cause du tétanos et connaissant bien les problèmes d'entérotoxémies vécus par plusieurs collègues éleveurs dans leurs troupeaux suite à des chocs alimentaires (changement de parc non progressif, distribution de tontes de pelouses par des voisins ou encore les classiques sacs de pain jeté par les promeneurs quand ce n'est pas la réserve de grain des volailles qui est visitée par les gourmands...). De par mes installations, devant faire voyager mes animaux d'une pâture à l'autre selon leur production d'herbe, je pratique ces changements de parcs l'esprit plus tranquille , tout en respectant les nécessaires étapes d'accoutumance progressive sur plusieurs jours pour préparer le système digestif des Ouessant.
Plusieurs vaccines sont disponibles chez les vétérinaires et une marque propose même des dosettes pour deux moutons, ce qui est intéressant pour les seulement quelques animaux possédés généralement.
Ensuite chacun fait ce que bon lui semble. Vacciner ou pas....et si oui, choisir son produit et sa période de rappel la plus judicieuse.
A mon niveau personnel, je dois ajouter qu'étant installé à présent en région d'élevage et percevant la médiocrité sanitaire environnante assez fréquente, cela ne me conforte que plus dans mon choix de vacciner (bien que si ce genre de vaccins protège de pas mal de risques, il ne fait pas barrage à tout. Ce qui serait trop beau!)