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  • : Le Mouton d'Ouessant Elevage des Lutins
  • : Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite, cours-y vite....... Merci de venir visiter mon blog qui a pour but de vous faire découvrir le mouton d'Ouessant et de partager au moins un instant ma passion pour cet animal singulier et ce qui l'entoure.
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17 septembre 2012 1 17 /09 /septembre /2012 13:40

 

Sauvegarder le Ouessant se mène (devrait se mener) en deux axes de travail intimement liés:

 

la conservation des caractères morphologiques de ce type ovin, avec en particulier le respect du standard concernant les maxima pour la taille au garrot (en rappel 46 cm pour la brebis et 49 cm pour le bélier, adultes de trois ans)...,

 

mais aussi, ce qu'on oublie trop souvent, la conservation de la "matière Ouessant de type ancien", patrimoine génétique. En effet, il ne suffit pas (plus) qu'un mouton ressemble à un Ouessant pour qu'il soit réellement Ouessant dans sa composante. Donc la seule base réelle de travail actuelle concerne les souches pionnières du GEMO qui font référence (dans l'attente d'éventuelles découvertes de nouvelles souches tout aussi intéressantes historiquement), mais que par honnêteté intellectuelle personne ne peut cependant prétendre être avec certitude de purs animaux issus en ligne directe de la population originelle ancienne insulaire du 19ième siècle, faute d'informations dans ce sens et l'absence d'un suivi précis des méthodes d'élevages de ces noyaux continentaux résiduels durant bien des décénnies avant leur découverte.

 

Ce second aspect est des plus importants puisque sans cette préoccupation le risque est de ne plus se retrouver devant des moutons d'Ouessant de type ancien, ce qui est pourtant l'axe principal d'une démarche conservatoire, mais devant des ovins de petite taille d'allure Ouessant, MAIS  qui risquent d'avoir perdu une partie du patrimoine génétique d'origine tout en ayant été pollués par d'autres races en des proportions inconnues.

 

 Malheureusement,  il est souvent bien difficile pour un éleveur de savoir si ses animaux déjà possédés sont véritablement des Ouessant ou de simples métis. La plupart des acquisitions de cet ovin correspond à ce qu'on pourrait appeler du mouton d'Ouessant "tout venant", c'est à dire sans origine précise connue. Une poignée d'éleveurs seulement peut cependant prétendre avoir un suivi de ses animaux de génération en génération depuis la constitution de ces fameuses souches pionnières.

 

Repartir à zéro n'est pas forcément la seule solution si on souhaite mener un élevage sérieux alors qu'on possède déjà une troupe d'origine non certifiée. Il y a moyen de "rectifier le tir".

 

Petite recette de pure logique à mener alors avec tout animal d'origine inconnue afin de ramener son troupeau dans le droit chemin des souches pionnières. Il importe d'abord d'acquérir un ou des Ouessant de ces souches pionnières (en gardant à l'esprit que se les procurer chez une personne qui se déclare être au Gemo n'est pas une garantie en soi s'il n'y a aucune trace d'origines et de suivis au sein de cet élevage). Cette quête d'acquisition est en fait la seule réelle difficulté puisque la suite n'est que patience dans un travail d'élevage calculé et passionnant.

 

Un Ouessant tout venant qui aurait tout de l'allure de ce type mais aussi une taille correcte peut prétendre être au pire d'une composante 1/2 de race extérieure (non Ouessant) sinon mieux 1/4 selon les éléments en notre possession, dont l'observation des parents.

Il convient alors de convenir d'appliquer rigoureusement le principe suivant:

d'abord accoupler ses animaux à un animal de souche pionnière, puis par la suite, toute naissance obtenue sera elle-même systématiquement accouplée à un individu garanti en souche pionnière et ainsi de suite pour toute nouvelle génération.

Ainsi à chaque nouvelle génération, le ou les jeunes obtenus, voient leur composante génétique en souche pionnière augmenter et celle en une race inconnue (ou connue mais indésirable), réduite de moitié.

Si on imagine ainsi à titre d'exemple un dit Ouessant possèdant 1/4 de Shetland (cas très fréquent), en appliquant les principes exposés ci-dessus, ses descendants au cours des générations suivantes n'auront plus que 1/8, puis 1/16, puis 1/32, puis 1/64, puis 1/128 de cet ancêtre Shetland connu. C'est à dire qu'au bout de la symbolique septième génération, la part indésirable du Non Ouessant est devenue négligeable et que le produit ainsi obtenu peut être considéré revenu en race "pure". En effet, à titre de comparaison, les 1 à 4% d'Homme de Néandertal qui, paraît-il, sommeillent dans mon patrimoine  génétique (et le vôtre) ne seraient pas perceptibles. C'est là que pour revenir au Ouessant de septième génération à intrusion extérieure diluée, il importe tout de même de s'assurer qu'au moins aucun caractère indésirable perceptible n'ait été transmis.

Il convient évidemment d'écarter de la reproduction au fur et à mesure des années les moutons qui ne sont pas de 7ème génération, à moins de les utiliser dans des nouvelles lignées de travail allant dans ce sens de reconstruction.  

 

 

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C'est ainsi que fut créée Châtaigne des Lutins, première Ouessant brune en patrimoine assuré de souches pionnières, sur ce principe appliqué des sept générations afin d'éliminer de façon certaine la composante indéterminée de l'autre race ayant au début des années 80 contribué à l'apparition de ce morphe brun en Belgique. Tout en oeuvrant durant ces années, il m'importait de conserver la couleur brune, but de ce travail.

 

 

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A noter que ce gène étant récessif, il fallait concevoir que les deux branches parentales soient travaillées parallèlement en souches pionnières ayant hérité du gène brun. Si donc le principe des 7 générations de dilution reste de circonstance, dans la pratique face à ce cas précis, il fallut plus que sept années de travail. Dans les faits neuf suffirent bien que la malchance aurait pu décider de devoir attendre plus longtemps encore. J'estimais au moins une dizaine d'années nécesaires quand je me suis lancé dans cette aventure. 

      

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commentaires

P
7 années de travail et de recherche..<br /> Je commence seulement à obtenir des &quot;ouessants&quot; <br /> Proche de l'originel ....<br /> Surtout les noirs <br /> Pour les blancs c'est plus dur .<br /> J'ai aussi des noisettes ..!!! (Bof .!)<br /> Courage.!
L
Merci pour ce témoignage.<br /> C'est vrai qu'élever dans un souci de la construction comme dans la composante de ses Ouessant, est un travail de longue haleine et se mesure sur un nombre d'années indéfini selon les méthodes de travail et la chance dans ses résultats.<br /> c'est bien d'avoir ce souci. <br /> Bon courage encore donc
T
En prenant en compte le fait que le plus clair du temps tu ne fais pas reproduire tes agnelles de l'année, cela augmente d'autant la durée d'obtention des dits sujets!!! En suivant ce raisonnement,<br /> j'ai un peu de mal à comprendre comment tu as pu obtenir, en si peu de temps, un animal de septième génération... Il me manque certainement des éléments.
D
<br /> <br /> Tu fais la confusion fréquente entre la nécessité de 7 générations et 7 années de travail. ce n'est pas la même chose.<br /> <br /> <br /> Ce genre de travail de retour en type "pur" (disons pionnier, je préfère) peut demander au mieux 7 années effectivement et au pire 10, 15 ans et plus selon la méthodologie ou le simple hasard, en<br /> considérant bien que cette durée variera selon qu'on veut déterminer ou pas une coloration de toison précise, et dans ce dernier cas en fonction du niveau de dominance ou récessivité du gène en<br /> question au niveau de la génétique des couleurs.<br /> <br /> <br /> dans mon cas, celui de Châtaigne, je n'avais pas prévu "si peu de temps" (comme tu dis), puisque j'avais estimé à une dizaine d'années pour atteindre mon objectif. J'avais vu assez juste<br /> puisqu'il m'en fallut neuf depuis ma première acquisition d'un animal brun et la situation de cette brebis Nuxi.<br /> <br /> <br /> si tu manies moins bien les chiffres que les mots, contacte-moi!<br /> <br /> <br /> <br />
L
Effectivement, pas évident ! Et encore, j'habite en Bretagne, ce qui n'est pas forcément un gage de qualité des animaux " sur le marché " mais j'ai quand même un peu plus de choix que dans d'autres<br /> régions !<br /> Ce qui m'inquiète dans ce que tu expliques, et c'est un peu désespérant pour qui souhaite bien faire, c'est que l'amateur, même plein de bonne volonté, possédant quelques moutons " moyens " ou "<br /> pas trop mal ", n'a, en fait, aucune chance d'arriver un jour à obtenir des animaux " bons " ou " super top "... Sans compter qu'il faut " sacrifier " une grande partie de son cheptel qui ne<br /> rentrera pas dans les clous, ce qui augmente la durée avant d'espérer un résultat. Quand je dis " sacrifier ", je ne parle pas forcément d'abattoir, évidemment. Quoique pour certains animaux que je<br /> croise régulièrement, l'abattoir serait préférable à une vie de misère ou de " tondeuse écologique ". De plus, ces animaux dont il faut se séparer ,car non conformes, ont toute chance de se<br /> reproduire anarchiquement chez des personnes moins scrupuleuses du point de vue qualitatif. Au bout du compte, on aura toujours plus d'animaux non conformes que d'animaux conformes...L'éleveur<br /> sérieux mais pas forcément argenté, ou ne possédant pas de terrains suffisants pour avoir de nombreux animaux, n'a aucune chance d'y arriver... D'où mon désespoir ! Pour ma part, par exemple, je<br /> perds en mai prochain un 1/2 ha de terrain que me reprend la propriétaire, et je n'ai rien trouvé en remplacement. Conclusion, pas de reproduction chez moi en 2012-13, ni malheureusement dans les<br /> années futures. Mon tout petit rêve, après m'être donnée les moyens d'y parvenir, d'obtenir une brebis brune par mes propres moyens ne se réalisera pas... Et mon petit bélier brun premier né, qui<br /> fera partie des sacrifiés, pas parce qu'il est non conforme, mais parce que je ne pourrai pas l'héberger, n'a aucune chance de faire valoir un jour, ses qualités ( si tant est qu'il en aie,<br /> évidemment ) C'est vraiment pas facile...
D
<br /> <br /> L'habitant de Bretagne et du quart Nord ouest est le mieux placé, c'est vrai;<br /> <br /> <br /> Sauf défauts graves, faire du beau n'est pas une obligation ni une priorité; du correct dans le standard et sans métissage assuré est plus important. la compétition ensuite n'est pas ce qui<br /> sert le plus le Ouessant pour sa sauvegarde... pour preuve la situation actuelle de la majorité des moutons qui sont Ouessant parce qu'on nous les a vendus sous ce qualificatif, sans réelle<br /> gatrantie derrière;<br /> <br /> <br /> c'est bien pour cela que dans mon blog j'essaie de réveiller les esprits et sensibiliser à la nécessité d'action de construction autour du Ouessant, des décennies de simple diffusion de la mode<br /> de cet animal n'étant pas une démarche sérieuse de réelle sauvegarde qui devrait se construire sur l'encadrement, le suivi....et comme tu poses le problème, la possibilité de se procurer des<br /> animaux reconnus dans une base d'élevage; c'est ainsi qu'on aidera le Ouessant, en aidant les éleveurs. n'étant qu'un face à la problématique, j'agis ainsi à mon niveau par les contacts et ce<br /> blog; j'ai connu comme tout nouvel éleveur la difficulté à trouver des animaux ayant commencé avec brebis de 48 et bélier de 55 produits par des membres du Gemo (tous leurs moutons étaient<br /> ainsi)...et sur orientation de cette association dans ma quête.... <br /> <br /> <br /> comme tu dis, le souci des animaux est une chose et l'élevage même modeste se heurte d'abord au besoin de surfaces en herbe. je comprends ton désespoir à perdre du terrain, sachant ce que c'est<br /> que de manquer de pâtures. Il m'a fallu 14 ans pour passer de 5000 m2 à 3ha, puis deux ans encore pour atteindre les 6. Comme tu le sais, je travaille à mon projet de simple passion non lucrative<br /> depuis 16 ans donc et que je fus contraint de changer de région pour le concrétiser...faute de prairie justement; donc courage, tout demande du temps, de la patience...et de l'action pour arriver<br /> à ses ambitions. je te sais assez dynamique pour rebondir et continuer même si tu dois faire une pause provisoire dans les naissances.<br /> <br /> <br /> <br />
L
Certes... Mais si les moutons des membres du GEMO ne sont pas à coup sûr de souche pionnière, comment et où se procurer ces pionniers à coup sûr ??? Et si seule une poignée d'éleveurs possèdent des<br /> moutons de souche pionnière avérée, n'y a-t'il pas un risque de consanguinité au bout d'un moment ?
D
<br /> <br /> bonnes questions auxquelles je m'attendais.<br /> <br /> <br /> Cela demande un peu (beaucoup en fait) de prospection, mais certains membres (dont l'élevage des lutins) ont le souci de l'origine et du suivi de leurs animaux. je ne donnerai pas de<br /> noms ici mais en entrant dans le milieu avec cette exigence de quête, on découvre les uns et les autres ( en contact privé je peux toujours orienter vers ces personnes sérieuses mais<br /> trouver des animaux disponibles est autre chose). Par contre effectivement se déclarer du Gemo ne fait que témoigner de l' acte d'adhésion associative du vendeur, l'entretien avec l'éleveur<br /> et les preuves d'origines font ensuite la différence dans les réelles démarches d'élevage.<br /> <br /> <br /> pour la consanguinité oui et non.<br /> <br /> <br /> oui parce qu'à la base le noyau de relance de ce type ovin est faible comme pour beaucoup de races en déclin; ensuite le nombre d'élevages et la petite diversité qui s'exprime avec le<br /> temps ainsi que les échanges et ventes créent un brassage. Plusieurs élevages fonctionnent en troupeau presque fermé sur des décennies, en consanguinité plus ou moins calculée, en entrant de<br /> temps à autre "du sang neuf";<br /> <br /> <br /> Non, en l'absence de tares une certaine consanguinité n'est pas un problème.<br /> <br /> <br /> Monter un troupeau en Ouessant de souches pionnières a toujours été un parcours du combattant et ne se fait pas forcément rapidement. Je connais cependant de nouveaux éleveurs qui en un ou deux<br /> ans se sont constitués des bandes plus qu'intéressantes. Mais cela demande effectivement de ne pas se ruer sur la première annonce et concevoir de faire parfois fausse route....et malheureusement<br /> bien souvent beaucoup de km;<br /> <br /> <br /> <br />