Surprenant cette rencontre avec la salamandre tachetée, en plein après-midi par 25 degrés à l'ombre et sur le sol de la cour pierreuse aussi sec que l'air..
D'ordinaire cet amphibien est nocturne. Devant éviter le soleil qui dessèche, il part alors en exploration pour attraper vers et autres petits invertèbrés et rejoint sa cache diurne avant l'aube. Ce n'est qu'après les périodes de sècheresse qu'il profite parfois du retour de la pluie pour se risquer même en plein jour dans sa quête de nourriture. Mais là, je me trouve face à un comportement totalement atypique.
La seule explication est qu'après toutes ces journées chaudes et sans eau, son abri ne lui permet plus de survivre et que plutôt que mourir cachée, son instinct a amené cette salamandre à se lancer dans la quête d'un hypothétique endroit plus favorable.
Juste pour la pose, avant de la placer dans un endroit ombragé et plus humide troué de cavités.
Il est justement bon de savoir qu'il ne faut jamais mettre une salamandre dans l'eau, elle s'y noierait ne sachant pas nager. Habitante des zones boisées et du bocage, elle est bien terrestre. A la sortie de l'hiver, seule la femelle va jusqu'à la rive d'un point d'eau pour y libérer ses larves qui ont grandi dans son ventre. (Alors que les tritons ont une vie aquatique durant la période de reproduction puis terrestre)
Ces animaux sont classés espèces protégées. On ne peut ni les capturer, ni les détenir captifs, ni les détruire, ni transporter, ni vendre....et autres comportements déplacés. Pour résumer, on doit les laisser vivre tranquilles (ce que ne comprennent pas les pneus des voitures lorsque les salamandres et autres batraciens traversent les routes dans leur lenteur)
Dernier petit truc pour info, la répartition et la forme des dessins jaunes sur fond noir est différente sur chaque individu. Ce qui fait que chaque salamandre est unique. Ses taches sont une véritable carte d'identité et au cours des années, lors de rencontres, on peut ainsi suivre la vie et survie des individus qui vivent sur son domaine (ainsi que comprendre leurs habitudes sur leur territoire en les localisant), à condition de les avoir photographiés ou dessinés pour se constituer une banque de données.