Sans épines et pourtant bien dangereux, le rameau de houx malmené chaque soir par les garçons a fini par piéger Dior.
Depuis combien de temps? Au pire seize heures, car hier soir je n'ai rien remarqué.
Un bélier couché au sol que j'ai cru mort un instant, mais finalement simplement épuisé.
Il s'est tortillé et encore tortillé au point de ne plus pouvoir prétendre se libérer par ce lien de corde de laine renfermant l'extrémité du rameau. Une seule solution, couper.
Et Monsieur Dior est parti encore un peu déboussolé par toutes ces émotions et l'énergie dépensée en vain.
Les remaniements de la haie durant l'hiver avaient fait disparaître momentanément le grillage. Le débordement d'obligations ne m'avait pas permis de réinstaller au plus tôt cette barrière métallique. Mais aujourd'hui l'incident me rappelle à l'ordre. Ce sera chose faite avant ce soir.
Une preuve de plus que les toisons laineuses mutantes dans leur forme actuelle sont bien contre nature, en dehors d'espaces sans plantes ligneuses. La sélection naturelle aurait privilégié, elle, les toisons les moins denses dans des milieux arbustifs. Les humains en ont voulu autrement dans leur propre intérêt.