28 septembre 2008
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Ouessant, une île d'un abord difficile (Photo: D.morzynski)

Un milieu balayé par les vents, la pluie (même s'il y tombe la moitié des précipitations de Brest) et une nourriture maigre.
(Photo: D.Morzynski)
Une île à visiter pour son originalité, son histoire, ses paysages, le dépaysement apporté mais aussi pour comprendre et imaginer la vie de ces petits moutons d'Ouessant puisque ce sont eux qui
nous intéressent.
Un lieu où dans la solitude et la brume, j'ai aimé, lors de plusieurs séjours, arpenter la lande en attendant de voir apparaître furtivement les fantômes des moutons des siècles passés. Si,
si il faut y croire; cela doit être possible.
Ou du moins l'imaginer. Ne les voyez -vous pas cabrioler, disparaître derrière un rocher? Dominés par le bruit du ressac n' entendez-vous pas les bêlements plaintifs des agneaux
éloignés de leur mère....
Pour en savoir plus sur cette île:
le superbe ouvrage de Françoise Peron "Ouessant, l'île sentinelle", vous y découvrirez en particulier le système ancestral de l'élevage du mouton et le principe de
la "vaine pâture" encore pratiquée.
Published by dominique morzynski
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historique
27 septembre 2008
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19:31
D'abord, dans un premier temps, le phénomène de la domestication semble réduire la taille des animaux par rapport à celle de l'espèce d'origine (le mouflon), à cause
du stress de ces individus sauvages devenus captifs.
Ensuite, la nourriture proposée par les premiers éleveurs ne couvrait sans doute pas correctement les besoins des mouflons domestiques et des carences
alimentaires devaient exister.
Et puis peut-être que les animaux moins grands étaient plus faciles à manipuler et donc à élever du fait d'un manque de docilité de ces mouflons pas encore vraiment
moutons. De là une préférence?
Rustique, petite, ... comme ses ancêtres, Sidney brebis Ouessant
Les Lutins du Montana (Photo: D.Morzynski)
Suite à des fouilles archéologiques sur Ouessant,sur un
site du premier âge du fer, les ossements retrouvés des moutons de cette période indiquent des animaux d'une taille de 58,7 cm en moyenne au garrot (Patrice Méniel).
Il est considéré que les Ouessant actuels sont assez proches sur différents points de ce que pouvaient être les moutons du Moyen Age? D'ailleurs, des animaux
domestiques plus petits que de nos jours semblent être un phénomène assez répandu dans le passé.
Il ne faut pas oublier le principe d'insularité (connu des naturalistes ) qui, pour les espèces sauvages, tend à diminuer leur
taille comparativement à celle des mêmes espèces du continent. Les races domestiques semblent ne pas y échapper (poney Shetland,.....). L'île d'Ouessant possédait également des chevaux de petite taille ainsi que de petites vaches, mais ces deux races avaient déjà disparu il y a un
siècle.
Pour ce qui est du Ouessant, l'île a en quelque sorte joué le rôle de terre conservatoire pour "notre" mouton de type moyen âgeux grâce à un certain isolement du
continent (courants violents, contacts limités avec l'extérieur....) alors qu'en Bretagne continentale ces moutons du même type ou proches disparaissaient peu à peu.
Les conditions de vie du Mouton d'Ouessant sur l'île a joué un rôle important dans la
réduction de la taille: des animaux à l'extérieur toute l'année sans beaucoup d'abris, sous le vent et la pluie, avec une nourriture maigre . A l'attache la moitié de l'année sur les bords des
falaises (car l'île était entièrement cultivée), puis libres l'autre moitié de l'année à errer en troupes immenses après les récoltes (au milieu du 19ième siècle étaient recensés en mairie 6000 moutons pour 1500 hectares), on comprend, comme je l'ai relevé dans un écrit, que ces animaux puissent mourir par
centaines l'hiver. Une sélection naturelle donc bien présente, les plus résistants survivant. Etre petit pouvait être un avantage en cela
(?).
Une sélection humaine enfin qui n'allait sans doute pas dans le bon sens puisque la logique veut que, si on souhaite manger un animal, on le choisit parmi les
plus grands et plus gros. Les animaux de petite taille n'ont plus qu'à se reproduire entre eux et diffuser leurs caractères génétiques: rusticité, petite taille,...
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historique
27 septembre 2008
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15:00
NON, non et non.
Souvent, j'entends sortir de la bouche de mes visiteurs: "Ah! oui! Ce sont des moutons nains....." ou encore venant d'un éleveur ovin professionnel plus
habitué de par son métier à rechercher les kilos et le rendement: "Oui, mais , là, c'est du dégénéré..."
Non, non. Du nain, du dégénéré...et puis quoi encore!!!!!
Le Ouessant n'est pas un mouton nain mais une race à part entière. De petite taille certes mais une race unique alors qu'il est vrai qu'il se fait (aux Etats Unis en particulier) des moutons
nains, réductions de grandes races pour créer des ovins de "compagnie".
Le Ouessant n'est la réduction d'aucune race. Il est lui, fruit de son histoire.
Non personne n'a voulu sur Ouessant faire le plus petit mouton. La vie y était suffisamment rude pour ne pas avoir de temps à perdre avec de telles idées. D'ailleurs ceux qui l'élevaient lui ont
peu à peu préféré des races plus lourdes qui ont "digéré" en quelques décennies le minus.
Allez proposer à un habitant de l'île d'Ouessant, à l'heure du congélateur, d'élever des moutons de 10 à 20 kg à la place d'animaux de 60 kg et plus maintenant. La réponse est vite
trouvée.
Les
Lutins, Cannelle (12 kg) et Ouessantine (1 kg) (Photo D.Morzynski)
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historique
27 septembre 2008
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14:35
"Les Lutins", bien sûr à cause de ces petits êtres un peu magiques qui comme le Ouessant animent prés et bois pour ceux qui ont de la patience et de la
chance pour les surprendre.
Ensuite "le Montana" pour le fait que je me trouve dans une région de vallons boisés, mais aussi un rapport avec un superbe film "Et au milieu coule une rivière" dans lequel un des héros dit
qu'il ne quittera jamais le Montana....après c'est personnel.
Les Lutins que j'ai pu surprendre
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Ma passion
27 septembre 2008
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Cours-y vite, cours-y vite.
Le bonheur est dans le pré.
Cours-y vite, ...
"Il n'a pas encore filé"
Noisette et sa Nutella (Photo:
D.Morzynski)
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Clin d'oeil
26 septembre 2008
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18:16
Cannelle (42 cm) Les Lutins du Montana (D.Morzynski)
Il y a un siècle, les rares clichés montrent des animaux dont le garrot arrive sous le genou des femmes.
Cela semble assez bien correspondre aux limites du standard fixé par le GEMO (Groupement des Eleveurs du Mouton d'Ouessant).
Ce dernier fixe comme maximum 49 cm au garrot pour un bélier adulte (donc à 3 ans et plus)
et
maximum 46 cm au garrot pour une brebis adulte (donc à 3 ans et plus).
Les animaux plus grands, que l'on rencontre souvent, ne peuvent être condérés alors que comme de type ou allure Ouessant, mais ne méritent plus le nom de
Mouton d'Ouessant.
Ouranos (44 cm) Les Lutins du Montana (D. Morzynski)
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L'animal
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20:45
Juste pour le plaisir des yeux:
Cendrillon découvre la lumière, Les Lutins du Montana (Photo: D.Morzynski)
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Reproduction
24 septembre 2008
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20:30
Les Lutins du Montana (Photo:
D.Morzynski)
Pour ceux qui l'ignoreraient, Ouessant est d'abord le nom d'une petite île magnifique au large de la pointe extrême du département du Finistère, en Bretagne. En
quelque sorte le dernier radeau de terre avant l'immensité de l'Atlantique.
Si sur cette île les habitants élèvent toujours des moutons, ces derniers n'ont plus beaucoup à voir avec la race que l'on y trouvait encore voilà près d'un
siècle.
C'est cette race ancienne du Mouton d'Ouessant qui se caractérise par sa petite taille (on parle de plus petit mouton du monde) mais aussi mon élevage que je vous
propose de découvrir.
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Ma passion
21 septembre 2008
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Du berceau du Moyen Orient, le mouton ou mouflon domestiqué va progresser vers l'Europe
actuelle et celle du nord en particulier. Une première vague de diffusion, comprenant des races encore primitives à queue courte, installerait en ces régions les ancêtres de races comme le
Soay, le Romanov ou encore le Ouessant (travaux de
M.Lauvergne). D'autres vagues suivront plus au sud avec des moutons présentant encore plus de mutations.
Un "Mouflon" d'Ouessant: Ocelot(élevage Delorme),
Les Lutins du Montana
Le Ouessant (ou Ouessantin) pourrait donc être,
comme d'autres races "nordiques" considéré comme une relique des premières races apparues.
Une singularité qui à mon avis fait bien du Mouton d'Ouessant un "Mouflon" d'Ouessant à sa façon.
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historique
21 septembre 2008
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14:32
On considère actuellement que c'est en Moyen Orient, il y a environ 9000 à 10 000 ans, que le Mouflon d'Asie mineure (Mouflon rouge ou Mouflon oriental) fut domestiqué et donna les premiers moutons, même si des apports d'autres espèces de Mouflon restent
possibles.
La capture et l'élevage de ces animaux provoquent d'abord des diminutions de la taille (conséquences de carences alimentaires et de stress? choix des
éleveurs?)
Des modifications du cornage ( voire la disparition des cornes ) apparaissent. La queue s'est
allongée. La toison laineuse apparaît sans oublier les mutations dans sa coloration. La mue peut disparaître.
Ce ne sont que les étapes les plus essentielles car elles sont nombreuses et se sont effectuées sur plusieurs millénaires donnant au final la diversité de races
actuelles avec leurs diverses "monstruosités" fruit de la domestication et de la sélection humaine.
Chaque race ayant évolué dans une région donnée avec ses contraintes de climat, de ressources, de terrain,..., son histoire, alors une adaptabilité des
populations ovines à certaines conditions de vie est apparue. De ce fait certaines races présentent plus ou moins que d'autres, points forts ou points faibles selon les finalités de leur
élevage.

Une variante du Mouflon oriental après 10 000 ans de domestication,
Le mouton d'Ouessant.
(Troll, Les Lutins du Montana)
Photo: D.Morzynski
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