Ce titre pourrait correspondre à l'enseigne d'un restaurant et pour cause....
L'arum tacheté est une plante des bois frais et lisières.
Tacheté, pas toujours.
C'est une des premières plantes à laisser poindre ses pousses en fin d'hiver. Puis au printemps, elle s'exprime pleinement,
étalant ses feuilles larges et grasses en fer de lance.
Puis la tige florale va poindre.
Au détour du chemin, chaque printemps, il arrive de découvrir ce fourreau floral sectionné
(aux allures de queue de lézard vert malmené).
Il m'a fallu des années d'interrogation avant qu'il y a cinq ans j'élucide le mystère du "Sectionneur masqué des
arums".
C'est en observant un geai planté sur un piquet de clôture que je compris que cet oiseau s'adonnait à ce
vandalisme des sous-bois.
Simple curiosité d'un mental toujours en ébullition, comme pour tout corvidé, en ce comportement? Apparemment une
approche gastronomique saisonnière, le fourrreau renfermant la gourmandise du jeune pistil.
Travail chirurgical.
Placette d'orgie.
La nature a ce côté merveilleux pour qui s'y intéresse, réservant chaque jour nouvelle surprise, nouvelle découverte,
nouvelle connaissance. Je ne sais si la littérature ornithologique décrit ce comportement de l'oiseau.
Au stade suivant, la plante ne semble plus intéresser le clown bariolé et vociférant de nos boisements.
Le geai des chênes ne se fait geai des arums que pour quelques semaines.
Loin des massifs réservés à nos arums horticoles, l'arum tacheté épargné par le geai érigera sa grappe rougeoyante dans
quelques mois.
Toxique pour les humains, il semble l'être également pour les Ouessant qui jamais ne le croqueront. Ainsi la plante a
tendance à progresser sur les premiers mètres des prairies.
Merci aux geais gourmands, heureusement encore bien communs sur le domaine. Ces précieux coups de becs se révélant bien
utiles dans l'entretien des pâtures.
Le geai auxiliaire du berger des Lutins?