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  • : Le Mouton d'Ouessant Elevage des Lutins
  • : Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite, cours-y vite....... Merci de venir visiter mon blog qui a pour but de vous faire découvrir le mouton d'Ouessant et de partager au moins un instant ma passion pour cet animal singulier et ce qui l'entoure.
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24 avril 2014 4 24 /04 /avril /2014 17:01

Bientôt dix huit ans que je martèle aux oreilles de qui veut bien l'entendre et surtout le comprendre, qu'il est très important d'accoupler les moutons d'Ouessant noirs également avec les sujets blancs. Cela parce qu'ils appartiennent au même type ovin, qu'il ne faut pas construire deux races différentes, que sur Ouessant les choses se faisaient naturellement ainsi et que le brassage des gènes à l'exemple de ce qui se passait au sein du cheptel de l''île est important (sans oublier que construire des moutons blancs homozygotes systématiquement bloque l'expression possible de certains gènes concernant l'aspect de coloration des toisons).

De la même façon, je martèle depuis aussi longtemps l'importance de ne pas chercher de façon systématique à obtenir des Ouessant blancs plus blancs que blanc et qu'au contraire, au nom de la conservation de la diversité en ce type ovin ancien, l'aspect parfois surprenant de Ouessant blancs se doit d'être sauvegardé.

Il n'existe que très peu de documents photographiques permettant de découvrir au moins en partie la réalité des Ouessant, avant leur disparition (dès 1920) en leur forme ancienne pour cause de métissage et de nouvelles orientations d'élevage.

Cette miniature est tirée de la carte postale ancienne ci-dessous en fichier.

Cette miniature est tirée de la carte postale ancienne ci-dessous en fichier.

Sur ce cliché de début des années 1900, à droite de la fillette un classique agneau noir, à sa gauche une agnelle plus intéressante qui m'avait intrigué en 1999 quand je découvris cette carte postale et que mon décryptage du Ouessant était encore limité.

En fait, il s'agit bien d'une agnelle blanche présentant dans sa toison juvénile, comme cela arrive, un "bronzage" total assez soutenu et plus particulièrement sur les pattes.

Boum, boum, boum...

Pour le comprendre mieux, en couleurs, Hubot , bélier blanc d'un an issu d'une des plus anciennes souches Ouessant connues.

L'aspect caramélisé des pattes est toujours présent. La toison est bien éclaircie avec l'âge.

Les lèvres blanches comme chez son ancêtre d'il y a plus d'un siècle.

Les lèvres blanches comme chez son ancêtre d'il y a plus d'un siècle.

Petit rappel concernant le Hubot blanc dans sa toison de nouveau-né.

Petit rappel concernant le Hubot blanc dans sa toison de nouveau-né.

L'agnelle de la carte ancienne se situe à un âge de quelques mois et présente une toison à un stade intermédiaire entre le Hubot de quelques jours et celui d'un an.

Que de choses à découvrir et comprendre dans la diversité et la richesse du Ouessant de type ancien, y compris chez les animaux blancs!

Que de choses à sauvegarder donc! On y travaille chez les Lutins.

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22 mai 2013 3 22 /05 /mai /2013 22:31

 

Moutons des Landes de Bretagne et Ouessant sont de proches parents issus des vastes populations ovines anciennes de la Bretagne.

 

landes lucine

 

 La sauvegarde et l'exploitation de ce type ovin, Landes de Bretagne, élevé au rang de race s'est organisée depuis plusieurs années à partir de quelques survivants dont la reproduction fut relancée par une poignée de passionnés. Taille bien plus grande que le Ouessant de type ancien, queue longue et mâles très peu encornés, voilà les différences les plus évidentes de ce cousin.

Par contre, comme sur ce cliché d'une belle troupe de Landes de Bretagne, on notera une certaine diversité dans les toisons. La coloration blanche s'est largement installée en région bretonne durant le 19ème siècle et au sein de ce type blanc, on notera des individus atypiques comme au fond ce blanc à face bronzée (sans doutes les membres le sont-ils également) ou encore au second plan celui à tête pigmentée (là encore les pattes le sont probablement, comme le décrit parfois la littérature ancienne au sujet des ovins bretons du 19ème).... Et puis ce noir à bonnet blanc a de quoi faire parler...

 

Je ne peux qu'espérer que les éleveurs de cette race se montrent attentifs à la conservation de cette diversité de toisons, plus attentifs que ne le sont encore parfois malheureusement certains éleveurs du petit mouton d'Ouessant plus complexe également qu'il n'y paraît.

(Merci à Lucine Jégat pour sa photo)

 

  Un site richement documenté sur ce type ovin 

  http://mouton-des-landes-de-bretagne.over-blog.net/pages/0_Page_daccueil_Introduction-3899379.html

 

 

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16 décembre 2012 7 16 /12 /décembre /2012 10:26

 

 

 

On ne peut s'intéresser au Ouessant de type ancien sans s'interroger sur ses origines et ses ancêtres.

Les scientifiques le rattachent à la grande famille des moutons primitifs à queue courte de l'Europe du Nord (Atlantique nord) qui regroupe quelques dizaines de races. Ce peuplement serait issu de la première vague d'essaimage du "mouflon domestiqué" venant du berceau mésopotamien pour gagner l'Europe du nord durant le Néolithique.

Parmi les caractères communs aux différents types (races) de ce peuplement, on note une toison double avec parfois une cravate, la fameuse queue courte voire très courte (de par le nombre et la taille réduite des vertèbres de cette queue), la conservation de cornes souvent imposantes chez les béliers (certaines brebis demeurant cornues en certains types), une taille et un poids modestes (bien qu'en certaines races une orientation de sélection vers des animaux plus lourds s'opère depuis des temps récents), sans oublier une rusticité et une vitalité fruits d'un élevage de plein air en totale liberté le plus souvent, impliquant d'ailleurs un réflexe de regroupement souvent plus faible que chez les races bergères modernes. 

 

repertoire-1 6678

 

Tous ces traits, le Ouessant de type ancien (Jasper, bélier noir "grisonnant", élevage Diane Falck   http://spinningshepherd.blogspot.fr/) les a plus ou moins conservés selon les souches élevées. Cependant de par sa situation géographique de mouton breton et un isolement tout relatif sur Ouessant, il ne faut pas exclure les influences de races plus modernes en ce type durant sa longue histoire et bien considérer l'impact de la pression sélective des habitants de l'île d'Ouessant qui en ont fait ce que nous connaissons de lui. Néanmoins le petit mouton d'Ouessant semble bien demeurer le mouton français le plus primitif.

Peut-être ne vous étiez-vous jamais trop interrogé sur vos Ouessant? Pour donc découvrir la richesse et la diversité de cette grande famille d'Europe du Nord à queue courte et donc les "cousins" plus ou moins proches ou éloignés du Ouessant, il faut plonger dans la liste en fin de cet article encyclopédique.

                 http://en.wikipedia.org/wiki/Northern_European_short-tailed_sheep .

(Je n'ai pas trouvé de version française à ce jour....donc au traducteur de votre barre outils si vous ne maîtrisez pas totalement l'anglais.)

 

 

 

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10 novembre 2012 6 10 /11 /novembre /2012 10:34

 

 

 

Depuis des années j'entasse les éléments autour du passé du Ouessant et j'ai souvent fait appel aux visiteurs pour m'aider à cerner ce type ovin. Les témoignages photographiques sont souvent les plus fiables pour approcher une partie de la réalité du Ouessant d'autrefois.

Les cartes postales anciennes sont un fabuleux trésor pour étoffer cette approche. Je remercie d'ailleurs les personnes qui régulièrement ou ponctuellement m'ont aidé à enrichir mes collections.

Comme je l'ai écrit déjà, il dort certainement des photos privées concernant cet ovin chez des particuliers. En témoigne cet envoi de Loïc Malgorn que je remercie beaucoup. Faîtes un détour par son superbe site   http://ouessant.e-monsite.com/  qui regroupe en particulier les diverses oeuvres d'artistes inspirés par cette île d'Ouessant et ses habitants.

 

 

 

 

 

ouessant blanc attache

 

Moutons d'Ouessant à l'attache en période de cultures dans la première moitié du vingtième siècle.

 

 

 ouessant attache

 

 De même pour ces brebis qui témoignent avec leurs agneaux de l'évolution morphologique de ce mouton en cette période du 20ième par les divers métissages pratiqués alors. Taille et poids augmentés, queue plus longue (comme pour l'agneau au premier plan), naissances doubles plus fréquentes (comme sur la photo),.... augmentation de la proportion d'animaux blancs....

 

Même si ces Ouessant ne correspondent plus vraiment au type plus ancien qui nous intéresse dans nos élevages, ces documents nous montrent quelques instants de leur histoire et sont déjà à ce titre des plus émouvants.

 

 

 

.......

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17 septembre 2012 1 17 /09 /septembre /2012 12:19

 

 

Si un mouton noir peut cacher bien des diversités de toisons parfois subtiles d'un point de vue génétique, un mouton blanc peut en cacher bien plus encore dans son patrimoine. La richesse des possibilités d'expression d'autres toisons subtiles toujours est vaste chez l'ovin si on prend un peu la peine d'être attentif et surtout animé d'une saine curiosité.

 

Scan0002

 

 

En fouillant un peu mes archives, je retombe sur cette représentation de Mathurin Méheut, que j'ai diffusée autour de moi dans le passé, concernant des Ouessant du début du 20ième siècle. Certaines expressions de toisons ont de quoi nous surprendre mais faisaient bien partie des variantes colorées parfois présentes sur l'île à cette époque.

 

Je ne sais plus si j'ai déjà publié ce document dans mes colonnes.

Toujours est-il qu'une fois encore, je ne peux que conseiller de lire ce superbe ouvrage d'André Savignon (Les filles de la pluie) pour se projeter dans l'ambiance et les moeurs de la vie sur Ouessant en ces temps où la société de l'île se fondait sur la femme. Le mouton y est anecdotique et j'ai publié les extraits le concernant dans d'autres articles, mais cet ouvrage vaut le détour.

 

 

 

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16 septembre 2012 7 16 /09 /septembre /2012 13:03

 

Suite au contact de Laurent concernant ce cliché qu'il a également déniché, je prends l'initiative de le publier. Il présente un bélier Ouessant exhibé dans un cirque dans les années trente. A la même période, ce type ovin ancien était déjà bien "digéré" sur l'île d'Ouessant par les races diverses plus grandes et modernes introduites.

 

 

ouessant cirque

 

 

 

J'avais déjà eu l'occasion de contacter le responsable des collections du Muséum d'Histoire Naturelle de Bourges concernant cet animal. En effet l'affichette précise que ce mouton s'y retrouva en 1938. Sous quelle forme? Dépouille ou animal qui rejoignit la ménagerie ? Personne ne sait puisqu'aucune trace de son acquisition fut retrouvée au Muséum. De même, ce document était inconnu des responsables. On notera une fois encore que le côté atypique du Ouessant fut de tout temps remarqué, au point de le faire figurer sur des photos, au zoo.... comme au cirque.

D'après sa hauteur perceptible en rapport à celle du genou de la personne qui le tient, ce bélier n'est pas aussi petit qu'on pourrait s'y attendre. Là encore les dérives sont déjà notables...

 

 Pour la petite histoire concernant ce cirque, une autre vue présentant bien un (plus joli semble-t-il) Ouessant, la légende mentionne un mouton ... de Chypre!!! Similitudes ou simple erreur?

 

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2 août 2012 4 02 /08 /août /2012 12:08

 

Les témoignages visuels concernant le Mouton d'Ouessant de type ancien sont bien rares. C'est pourquoi joie et excitation sont au rendez-vous quand une vue inconnue jusque là vous arrive. Merci donc à Dominique Leplant pour ce nouvel envoi précieux.

 

ouessant ancien

 

 

Cette dame gardant cette paire de Ouessant blancs au début du 20ième ne fait peut-être acte de présence que pour la figuration face au photographe. En effet, sur l'île, les moutons étaient (et le sont encore par tradition) attachés par deux durant les saisons des cultures. Donc nul besoin de les tenir, il suffisait de déplacer leur piquet régulièrement selon l'herbe encore disponible. De plus il y avait trop à faire sur Ouessant pour perdre du temps à garder des moutons...attachés. Cependant, n'enlevons pas à cette brave dame ce droit si tel était son plaisir réellement. Mais je pense qu'elle était venue pour déplacer ses animaux... ou à l'invitation du photographe. Nous dirons simplement que la légende peut induire en erreur quant à la représentation de la vie et des usages sur Ouessant.

 

Les moutons?  Si la carte n'est pas datée, son aspect et sa qualité la rapprochent des tirages d'avant 1920. Ces moutons sur Ouessant sont blancs une fois encore et d'une taille bien au-dessus du standard actuel. D'ailleurs, il n'y a pas cette impression d'être devant des animaux de petite taille. La laine aussi, bien qu'encore en pousse, témoigne des métissages en cours alors avec de plus grandes races modernes devenant plus intéressantes. La queue entrevue à gauche semble plus longue que celle de nos animaux dans nos élevages. D'une allure haute sur pattes avec croupe surélevée, ces Ouessant n'auraient aucune chance de prétendre être primés en concours actuellement, ni même de prétendre pouvoir concourir tout simplement. Ils sont "hors standard". Rien de séduisant en ces ovins métissés.

Mais par le passé on n'a jamais élevé les petits moutons d'Ouessant pour leur beauté. Ils étaient simplement là depuis bien des générations, survivaient aux conditions du milieu et aux pratiques d'élevage tout en apportant ce qu'on en attendait: un peu de viande et leur laine. L'évolution de la société ouessantine qui se tourne vers l'extérieur amène aux métissages des ovins anciens avec de plus grandes races devenant plus intéressantes.

Cette  vue avec ces deux moutons témoigne de cette évolution vers un nouveau mouton d'Ouessant sur cette île, au début du siècle dernier.

 

 

 

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2 mars 2011 3 02 /03 /mars /2011 23:01

 

 

 

carte philippe

 

 

Cette carte ancienne qui a voyagé comporte une oblitération de 1926. On peut présumer que son édition date peut-être de quelques années avant. Par contre, comme toujours, quand fut pris ce cliché? Devant ces incertitudes, nous dirons, probablement dans les années 20 ou avant.

En découvrant ces grands moutons sur Ouessant, ce qui frappe c'est leur morphologie, carcasse , mais aussi la taille et l'allure de la queue, ainsi qu'une laine assez compacte au moins à ce stade car rien ne permet de définir réellement la saison sur la vue. Seule probabilité, les animaux étant par deux et sans doute à l'attache, bien que les liens ne soient pas vraiment visibles, nous sommes encore en période de culture et de récolte sur Ouessant puisque le reste de l'année les moutons étaient libres et en bandes. La femme ne les garde pas mais est venue prendre de leurs nouvelles ou encore les déplacer pour leur procurer un peu plus d'herbe.

 

Toujours est-il que ce morphe à toison blanche est bien loin de celui du 19ème siècle qui lui était plus petit et globalement noir. Le métissage est bien là et cette vue prouve que la disparition du petit mouton d'Ouessant est déjà évidente sinon bien avancée, avant 1920.

 

Merci beaucoup à Philippe Chantepie, le découvreur, pour ce témoignage photographique dont je n'avais d'ailleurs pas connaissance.

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1 février 2011 2 01 /02 /février /2011 09:33

Petite révolution dans le monde du Ouessant dans les années 90 quand, par mes recherches, je démontrai qu'à la charnière 1900 le cheptel des moutons de l'île était devenu essentiellement blanc. La fausse idée que l'échouage du navire grec transportant des ovins blancs, le Mykonos, était la cause, bien plus tard, du bouleversement du cheptel  trouvait encore, à tort, bonne presse. 

Le phénomène semble (d'après les écrits) s'amorcer dans la seconde moitié du 19ième siècle (1850, etc...) et d'ailleurs est encore plus marqué en Bretagne continentale.. Réelle volonté de vouloir élever ce morphe pour pouvoir teindre la laine ou simple phénomène suite au caractère génétiquement dominant de ce type de toison? Les deux? La seconde situation est évidente. La première bien que probable et logique dans un monde en profondes mutations mérite sans doute d'être plus nuancée.

On argumente souvent pour expliquer un cheptel ovin noir antérieurement sur Ouessant par le fait que les coutumes vestimentaires exigeaient cette couleur. Ne faudrait-il pas prendre le raisonnement à l'envers et convenir qu'on s'habillait beaucoup en noir parce que les ovins étaient noirs? Utiliser les ressources locales étant logique à ce niveau tout comme il l'est dans l'architecture et autres domaines. Pendant des siècles ont été utilisés les matériaux locaux dans l'habitat. Les Bretons n'ayant pas des maisons en granit parce qu'ils aimaient cette pierre dans leurs coutumes mais simplement parce que sous leurs pieds le sol est granitique.

Peut-être que la même logique s'impose donc pour ces ovins noirs puisque le morphe noir était jusqu'alors la couleur dominante dans la génétique ovine du moment. L'argument disant que la vie à Ouessant faisait beaucoup de veuves devant s'habiller en noir...et de là les moutons noirs, ne tient guère à la réflexion. On se rend compte que la couleur noire était très utilisée dans l'ensemble vestimentaire féminin comme masculin dans toutes les tranches d'âges. S'habiller en noir n'était pas spécifique à Ouessant. Situation que l'on retrouve d'ailleurs un peu partout dans l'hexagone dans le monde rural de la même époque, alors que pourtant bien des régions élèvent déjà depuis des siècles des troupeaux ovins dans lesquels les animaux blancs sont les plus présents.

Dans les tableaux du 15ième siècle (avant?), la présence de moutons blancs est bien réelle dans le cheptel français. On voit que le phénomène ne gagne la Bretagne malgré tout que bien plus tard. Ouessant dernier radeau de terre isolé à l'extrême ouest sera semble-t-il le dernier secteur de résistance à être finalement englouti par le nouveau gène dominant du morphe blanc.

 

Simples remarques de ma part face à des apparences trompeuses ou à nuancer, sans prétendre détenir la "sainte vérité" mais souhaitant ouvrir toujours plus la réflexion.          

 

ouessant 1900

 

Pas de grande nouveauté donc dans ce cliché des environs 1900, si ce n'est la confirmation, une fois de plus, du morphe blanc déjà bien présent sur l'île. L'émotion n'en est pas moins grande à découvrir cette brebis suivie probablement de sa grande agnelle.

Merci au visiteur-éleveur passionné pour cette trouvaille, d'autant que je n'avais pas connaissance de l'existence de cette photographie.  

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27 décembre 2010 1 27 /12 /décembre /2010 13:56

Pour prolonger la réflexion sur le document précédent Ouessant de zoo (1) , voici quelques données collectées par le même collègue découvreur et éleveur passionné que je remercie vivement. Ce qui va nous permettre d'en savoir un peu plus.

 

Les placards du Muséum furent ouverts pour lui. Il put prendre ces clichés et établir le tableau qui suivra à propos de quelques specimens de moutons étiquetés Ouessant et de leurs restes conservés. 

 

En toute logique, ces animaux sont les descendants de ceux présentés sur le cliché ancien du précédent article. On peut tout de même s'interroger sur le type d'élevage mené au sein du Jardin des Plantes durant le 20ième siècle. La reproduction a-t-elle été menée avec uniquement les animaux de ce petit troupeau ou y a-t-il eu des apports extérieurs, et dans ce cas lesquels? 

 

 

EPSN0229[1]

 

  Squelette du mâle étudié.

 

EPSN0231[1]

 

  Vue rapprochée du crâne et du trophée.

 

EPSN0223[1]

 

C'est bien le cornage qui à ce niveau d'observation peut surtout amener aux quelques remarques suivantes.

Sa puissance, de par une épaisseur importante remarquable à sa base, s'en trouve amoindrie malgré tout par le fait que la corne s'enroule très vite sur elle-même. Chose qui avait pu être déjà observée sur le mâle adulte de la carte postale ancienne. Ce qui semblerait correspondre effectivement à un caractère héréditaire dans ce troupeau, bien que beaucoup d'autres observations de ses béliers seraient nécessaires pour prétendre l'affirmer

De nos jours, dans le standard actuel voulu pour le mouton d'Ouessant type ancien, ce type de cornage ne serait pas souhaitable puisque le rayon d'enroulement doit être grand sans que la corne ne revienne sur elle-même si vite. Et puis par rapport à celui de l'ancêtre originel du mouton, le mouflon, ce type de cornage porte en lui le fruit de la domestication et se présente comme aberrant.

 

 

Muséum d’Histoires Naturelles

Juillet 2009 – DLP

 

Tous les animaux sont originaires de la ménagerie (jardin des plantes)

 

 

année

 

sexe

 

couleur

 

age

 

Tête

 

Cornes

Diamètre

base

 

Longueur

queue

 

Fémur

 

3,53

 

Scapule

 

4,22

 

Radius

 

4,02

 

Hauteur garrot théorique

 

 

 

 

orbite

pommette

longueur

 

 

 

 

 

Sc

Ra

1911-44

F

noire

 

9.65

6.2

19.5

 

15

14.50

12.50

13.10

51.20

52.75

52.66

1921-02

F

noire

1

8.55

5.35

15.5

 

13

13.35

12.00

12.80

47.12

50.64

51.45

1930-159

M

noir

2/3

10.30

6.35

18.30

15

19

16.30

13.44

14.30

57.54

56.71

57.48

1966-51

F

noire

11

Pas de tête

 

 

13.70

12.82

12.45

48.36

51.48

50.05

 

 

  Dans ce tableau sont réunis divers renseignements et les différentes mesures prises sur quatre Ouessant dont les restes sont conservés. Trois femelles et le mâle en question en photos ci-dessus.

Il est d'abord intéressant de noter que ces sujets datent de plusieurs périodes: 1911, 1921, 1930, 1966.

N'ayant pas pu réduire davantage ce tableau, je dois préciser que les trois dernières colonnes (qui n'apparaissent pas) exposent une hauteur théorique au garrot selon les mesures des trois os juste avant (fémur, scapule, radius).

Je me suis "amusé" à calculer la moyenne obtenue d'après ces trois hauteurs théoriques non affichées. Voilà ce qu'on obtient.

La brebis de 1911 aurait donc une hauteur moyenne au garrot de 52,2 cm (âge inconnu).

La brebis de 1921 aurait donc une hauteur moyenne au garrot de 49,7 cm (on notera qu'elle n'avait qu'un an et était donc appelée à encore grandir).

"Notre" fameux bélier de 1930 aurait donc une hauteur moyenne au garrot de 57,2 cm (vers deux ou trois ans donc presque adulte ou adulte). Effectivement le cornage ne permet pa de définir l'âge réel puisqu'il manque une patie de la substance cornée à la base. D'après les étapes de croissance décelables sur la corne on voit malgré tout que ce mâle avait au moins trois printemps. Ce qui correspond bien à l'âge approximatif  avancé. 

La brebis de 1966 aurait donc une hauteur moyenne théorique de 49,96 cm (à onze ans).

 

 

Ces précieux renseignements ne font que confirmer l'impression qui était la bonne en découvrant le petit groupe de Ouessant du Jardin des Plantes sur la carte postale ancienne...Ces Ouessant sont de bien grande taille avec des brebis de 50 cm et plus, et des béliers (d'après ces mesures et ce qu'on voit sur le cliché) jusqu'à (au moins?) 57 cm au garrot.

 

Où sont les petits moutons d'Ouessant qu'on aurait pu s'attendre à voir? D'où venaient réellement ces Ouessant exposés et élevés à Paris?

    Jardin des plantes pour DM[1]-copie-1

 

Cet exemple rejoint tout à fait la problèmatique Ouessant que j'expose régulièrement avec acharnement. On voit qu'il y a cent ans déjà, le Ouessant n'était parfois pas ou plus ce qu'on pouvait en attendre. Un siècle après se pose toujours, et à fortiori encore plus, la question de connaître véritablement le parcours continental et l'origine des ancêtres des Ouessant que nous élevons pour pouvoir estimer la part réelle (au sens patrimoine génétique) du Ouessant qu'ils transportent en eux et pas seulement les ressemblances observées. Un réel souci conservatoire passe inévitablement par toutes ces interrogations... 

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