L’évidence est que la tondeuse électrique spéciale ovins représente l’outil idéal pour la tonte. Mieux vaut en plus prévoir des peignes pour laine difficile car le Ouessant possède une toison de type plutôt primitif.
Après toutes les remarques des articles précédents, il faudra bien se lancer le jour prévu.
Quand on se retrouve la première fois devant une boule de laine qui parfois cherche à sauter dans tous les sens, on se demande malgré
tout comment faire avec cet outil. Quelle position adopter pour soi mais aussi pour son mouton ? Par où commencer ?…….et si tout cela se terminait pas par un drame.
Quand on lit les ouvrages et les différentes techniques de tonte, on s’aperçoit d’abord que les conseils donnés s’appliquent à des animaux « classiques », c'est-à-dire gros et grands.
Que d’une position debout pour soi, on finit par se retrouver à genoux pour être plus à la hauteur du Ouessant (surtout si on est grand soi-même) et que pour un travail de finition très précis (que ne fait pas forcément un tondeur professionnel, et on le comprendra car la file d’attente est longue) c’est quasi inévitable .
Enfin que notre mouton semble minuscule sous les lames et que même il diminue au fur et à mesure qu’on l’épluche.
Si parfois on fait comme on peut, l’idéal est bien d’éplucher l’animal en ne faisant de sa toison qu’une seule pièce une fois tondue.
Je ne suis ni un spécialiste ni un amateur forcément talentueux en ce domaine, mais je ne fais que présenter ici un peu d’expérience face à un mouton de très petit gabarit qu’est le Ouessant, ainsi que quelques conseils pratiques que mes yeux et oreilles ont enregistrés auprès d’un professionnel de la tonte, lui
Il existe d’abord différentes techniques de contention du mouton. Autrefois les pattes liées et couché sur le côté, la tondeuse permet à présent de positionner l’animal sans liens de manière à ce qu’il se calme (normalement !).
Pour cela on le place à ses pieds, contre ses jambes, pour commencer en le mettant sur son cul et en basculant sa tête vers une de ses épaules. On changera la tête de côté selon le stade de tonte et les besoins.
Je commence par dégager le ventre en veillant à ne pas blesser le sexe du bélier ou les mamelles chez la brebis. Je tonds l’intérieur de chaque cuisse en pratiquant un point de compression au niveau de l’aine de la main libre, afin de tendre le membre, et en allant bien du talon vers le ventre pour éviter l’accident sur le tendon d’Achille.
Certains moutons très agités se calment et acceptent la tonte en position sur leurs pattes . Pourquoi ne pas saisir l'occasion , une fois le desous tondu, comme ici avec Loaren...
On pourra alors pratiquer de même pour l’extérieur des cuisses et les membres supérieurs pour ensuite dégager un flanc jusqu’à la colonne et un côté du cou. On effectuera alors les mêmes opérations pour l’autre flanc et côté du « client ». L’ensemble de la masse laineuse se trouvera ainsi libérée.
Les opérations de fignolage pourront avoir lieu sur les points ayant échappé aux lames et on n’oubliera pas la queue.
Durant l’ensemble de la tonte, les gestes doivent être précis (importance de connaître le physique ovin) et assurés ; les hésitations créent l’attente et l’énervement du mouton et amènent aux blessures. La tenue du mouton doit être ferme mais sans violence pour lui faire comprendre que ce n’est pas lui qui décide.
Un petit coup de désinfectant sur la petite coupure éventuelle ou les égratignures dues aux dents des lames et le tour est joué ; on peut alors libérer son Ouessant.
Avant cela on peut aussi profiter de l’occasion d’avoir l’animal en main pour faire une petite inspection générale : onglons, parasites externes, état de la dentition, vérifier la présence des boucles d’identification…..Si on a peu d’animaux, c’est possible de remédier à un problème décelé et aussi de toiser au niveau du garrot sur un corps nu pour suivre la croissance ou encore peser, vermifuger,….Mais si le troupeau est conséquent mieux vaut prévoir un moment autre pour tout cela et se consacrer pleinement à la tonte.
Combien de temps par animal ? Selon la qualité du matériel, l’habileté de l’éleveur, la coopération (ou pas) du mouton, l’état de la laine….cela peut être quelques minutes mais aussi beaucoup plus 10, 15, 20,….minutes selon les problèmes rencontrés.
Quelques problèmes : coupe difficile à cause de peignes pas assez serrés (mais attention à l’excès de serrage qui crée une surchauffe de la machine mais aussi des lames qui sont alors encore plus un désagrément pour le mouton, dents du peigne encrassées par les fibres et leur graisse (prendre le temps de nettoyer pendant la tonte en brossant ses lames avec un détergent, gain ensuite de temps et efficacité) et bien essuyer, huiler régulièrement les lames en cours de tonte,….