Sauf béliers particulièrement belliqueux, les mâles entre eux sont plutôt calmes, surtout en l'absence de femelles ou hors périodes de chaleurs de ces dernières.
Ils s'apprécient même beaucoup toute l'année, aimant la compagnie des uns et des autres de leurs confrères.
Si parfois, dans leur surexcitation, pas seulement sexuelle, on assiste à quelques joutes qui impressionnent de par l'énergie développée alors et par le bruit des cornages qui s'entrechoquent, il n'y a pas de quoi s'affoler. L'évolution les a construits pour cela et le plus souvent, en dehors de quelques égratignures, chacun retrouve son calme et son activité habituelle comme s'il se disait: "C'est fait! je me sens mieux, il fallait que cela pète.".
Rien de grave donc le plus souvent. Au pire, une pointe de corne cassée, une balafre qui cicatrisera (parfois, mais rarement la blessure peut s'infecter), un évanouissement si le combat n'était pas égal, ...
Mais, dernièrement, un accident particulier (et unique en 20 ans d'élevage) survint chez les béliers non reproducteurs regroupés comme chaque hiver. Un accident qui nécessita devoir envisager l'euthanasie de la victime.
J'ai ainsi retrouvé un mâle de deux ans vivant, comme si de rien n'était, avec un œil pratiquement délogé de son orbite. L'accident semblait avoir quelques jours aux complications perceptibles en cet œil.
L'oeil blessé et délogé (après la mort, qui a pour effet de recontracter les tissus, diminuant ainsi le volume du globe)
Il y a peut-être une explication à ce drame peu banal.
D'abord, le mâle en question, introduit il y a un an, avait un tempérament un peu plus nerveux que les autres et était doté, malheureusement pour lui dans ses affrontements, d'un cornage sans envergure et peu développé ne lui permettant pas une réelle protection. J'imagine donc un coup en conséquence mal placé, porté par un adversaire et qui provoqua cet accident particulier.
Une première dans le monde des Lutins!