Correctement … , et tu indiqueras mon âge précisément!
Hier encore, je faisais douze heures de voyage pour revenir sans l'animal que l'on me proposait, ce dernier mesurant six centimètres de plus que ce que l'éleveuse m'annonçait après m'avoir certifié qu'elle l'avait bien mesuré selon mes recommandations.
(6 cm c'est déjà beaucoup sur une espèce d' 1 m,50 , alors que dire pour une espèce toisant normalement entre 40 et 50 cm)
Quelle taille au garrot cette brebis Ouessant?
Amis des Ouessant, des chèvres et autres petits et grands quadrupèdes, quand serez-vous enfin rigoureux?
Certes tout animal, quelle que soit sa taille, est apte à être un formidable compagnon et a le droit de vivre (je suis le premier à défendre cette approche, souhaitant plus voir fleurir des animaux considérés et amenés à être heureux plutôt que des animaux de foire à l'avenir parfois incertain issus d'éleveurs perpétuellement insatisfaits ), néanmoins, si vous annoncez une taille pour l'animal que vous élevez, et plus encore si vous le cédez, encore faut-il qu'elle soit exacte, en ayant été mesurée dans de bonnes conditions, avec le bon matériel, de la bonne manière et que vous formuliez dans le même temps, l'âge (en rapport à la date de naissance connue) au moment de la mesure (et la date de celle-ci).
Brebis Ouessant adulte (plus de trois ans) de 43 cm au garrot.
Quand on vend une voiture, on en précise en particulier la date de première mise en service ainsi que le kimomètrage (du moment et pas de l'année précédente) …. et on en affiche la photo (et pas celle de la voiture du voisin ni celle trouvée de même marque sur le net), alors pourquoi ne pas avoir cette rigueur avec un animal dont on se sépare.
Certes un animal n'est pas un objet, mais certaines précisions, dont déjà la taille du moment, sont à même de contribuer à en définir une plus juste valeur en fonction de sa réalité (et non simplement une valeur fantasmée non fondée).
Pourquoi la taille peut-elle avoir une importance?
La connaître peut être inutile s'il n'y a pas d'attente particulière dans ce sens.
Par contre la connaître a toute utilité quand il existe un standard taille pour l'espèce domestique considérée (l'animal acquis pouvant être trop grand ou trop petit), ou encore quand l'animal doit entrer dans un programme d'élevage particulier, en sélection, en conservation.
Quelle taille au garrot pour cet agneau au fil des mois de croissance?
Arrêtez avec les formules "toy" ou "extra-chose" (souvent utilisée pour les chèvres d'agrément) ou "petit" voire "très petit" qui ne veulent rien dire et employées sur simple impression sans références précises.
Tout éleveur un minimum curieux et sérieux devrait connaître la taille de ses animaux, déjà pour lui même, pour l'inclure à toutes les autres caractéristiques, données d'élevage … et qui plus est quand il les propose à autrui et qu'il doit les décrire.
Quelle taille au garrot pour ce Ouessantin?
Quelques pistes d'action pour cela.
D'abord comme chez les Lutins, le "toisodrome" permet une première approche dans les instants de vie de l'animal.
Plan horizontal, lignes horizontales et parallèles.
Sa conception est simple si ses animaux ont possibilité de stationner à l'occasion le long d'un mur.
Il suffit d'abord d'établir à la base de ce mur, un plan dur, lisse et parfaitement horizontal sur sa longueur comme sur sa largeur.
Reste ensuite à tracer précisément différentes lignes parallèles de 5 en 5 cm.
Quelle taille au garrot pour ce bouc d'agrément?
Etre méticuleux dans la réalisation permet de ne pas fausser l'approche qui suivra.
A un moment ou un autre, l'animal viendra de lui-même se placer sur cette base contre le mur.
Il suffit à l'observateur de s'accroupir sans être trop loin pour que le regard ne soit pas trop plongeant mais proche de la hauteur du garrot. Rappel, le garrot est la bosse en colonne vertébrale, juste au-dessus de l'épaule, dans la verticalité des pattes (et non le creux du dos ou du cou comme je l'entends dire parfois). Il faut attendre que l'animal soit dans une position naturelle de profil, détendu mais pattes verticales, la tête plus haute que le dos. Reste alors à noter la tranche numérique (ou par chance la ligne exacte) dans laquelle il se situe au garrot, ainsi que la date. En répétant les occasions, la tendance sera confirmée vers une taille plus qu'une autre.
Un petit coup de balai de temps en temps pour que le plan demeure utilisable (plaques de béton d'environ 100/50 cm)
Cette technique a le mérite de ne pas contrarier l'animal, l'inconvénient de ne pas être forcément d'une précision indiscutable. Elle est aisée avec des moutons fraîchement tondus ou peu en laine, aisée également avec des chèvres sans crinière ou à crinière non hérissée.
Mes "sorcières" s'y installent aisément et se confirment les 48 et 43/44 cm que j'en connais (en considérant qu'une taille d'onglons de ces femelles gestantes s'avère nécessaire).
Autre méthode, déjà mentionnée il y a plusieurs années dans un autre article, toiser l'animal en mains.
Pour cela il faut avoir confectionné une toise correctement étalonnée (et construite selon l'objectif). Puis placer l'animal sur un plan ferme qui ne glisse pas et parfaitement horizontal.
Cela nécessite d'opérer à deux personnes, une qui tient la croupe et les postérieurs en bonne position, sans trop de pression, l'autre qui tient l'animal vers le cou en lui relevant légèrement la tête d'une main, s'assure de la verticalité des antérieurs et tient la toise de l'autre main (toujours sur le fameux garrot)… et enfin lit la mesure.
Une bûche cobaye pafaitement docile, elle!
L'avantage est que c'est extrêmement facile et précis avec des animaux dociles que la manipulation ne contrarie pas et qui prennent immédiatement une position naturelle.
L'inconvénient est qu'il faudra faire plusieurs mesures, voir la tendance moyenne, avec les sauvageons récalcitrants qui s'impatientent, sautent, se tordent, s'affaissent ou se tendent.
Une certaine expérience du toiseur demeure nécessaire …. mais il n'y a qu'en toisant qu'on devient toiseur!
Lire la taille au bon endroit sur la toise.
Enfin l'idéal est de coupler les deux méthodes (mur étalonné et passage sous la toise), confronter ses résultats par répétition pour être au plus proche de la réalité. Cela demande un peu de temps, mais ces pratiques font partie aussi des plaisirs de l'élevage et de la quête du savoir. Ce genre de données contribuant avec beaucoup d'autres (généalogie, diverses observations, identification, …) à établir une carte d'identité de l'animal, utile à l'éleveur/naisseur, puis à tout nouveau propriétaire s'il devait y avoir… et si ce dernier y trouvait intérêt.
Une bûche qui fait presque 44,5 cm, au garrot!
A tous les éleveurs, de chèvres ou de moutons et autres, au travail, vous aurez bien des surprises sans doute, mais aussi le mérite de connaître beaucoup plus la réalité de vos animaux (ceux cédés comme ceux acquis) et j'insiste encore, selon leur âge…. la taille précise sans l'âge précis au moment de l'opération n'ayant en effet aucun sens.
Bélier Ouessant de type ancien de 36 cm à presque 7 mois. Et maintenant à bientôt un an en photo?
Ainsi, peut-être un jour n'y aura-t-il plus d'animaux dits de 40/41 cm qui en font 47 en réalité. Peut-être ...
Pour en remettre une petite couche, en espérant ne pas "pisser dans un violon", lien ci-dessous d'un ancien article.