L'été tire à sa fin et déjà depuis plusieurs semaines règne une météo automnale.
L'ensemble des brebis est séparé des béliers depuis le début du mois, autre signe (par choix du berger) de l'approche de l'automne chez les Lutins.
Depuis quelques jours, il pleut à nouveau. Enfin!
Les Ouessant avaient perdu l'habitude de se mettre sous les abris.
C'est sous ces conditions météorologiques, qu'hier la "grosse" Réglisse, brebis tout venant de type Ouessant mais métissée avec une race indéterminée, a choisi d'agneler tardivement d'une petite Anisette. Cette agnelle, issue donc d'une brebis adoptée n'entrant pas dans mes programmes d'élevage, saura trouver le moment venu, comme je l'espère, une bonne famille qui l' appréciera comme mouton de compagnie.
Non, les Ouessant ne bénéficient pas de tel ou tel type d'abri, ni ne le choisissent, selon leur niveau social!
On va au plus près en cas d'alerte giboulée, bien que l'on préfère abri au plus proche de la zone "dortoir nocturne" (effet du fameux "qu'il est bon de rentrer chez soi!"). Il en va ainsi dans la culture des Lutins.
Les pluies ont le mérite de faire reverdir les prés et de garantir ainsi nourriture herbacée pour l'automne, assurant aux animaux d'être en forme pour affronter l'hiver..
Cette verdure très humide amène à devoir équilibrer le contenu de sa panse en grignotant matière sèche sous forme de foin.
L'automne apporte également les plus à la ration, avec les pommes ...
... ou les poires (et encore prunes lorsqu'il y en a).
Dans mon coin, 2017 est une année à glands remarquable. Au point que j'ai pu voir les branches casser sous leur masse, aidées parfois par quelques coups de vent.
Depuis août, des quintaux jonchent le sol et des quintaux et des quintaux tomberont encore en terres de Lutins, garantissant ainsi complémentation naturelle jusqu'à l'arrivée de l'hiver.
De même les châtaigniers croulent sous le poids de leurs fruits.
Ces derniers ont commencé à tomber, libérant leurs graines lorsqu'ils s'ouvrent. La quantité fait qu'en revanche les châtaignes ne sont pas bien grosses. Cela n'en sera que mieux quand elles se retrouveront en gueule des Ouessant qui les mastiqueront ainsi plus aisément.
Là encore, cette denrée tombée du ciel devrait permettre de ne prévoir distribution de céréales qu'à partir de janvier. Et puis il ne faut pas oublier l'ensemble des baies sauvages qui s'y ajoutent, aubépine, églantier, prunelier, ...
Ainsi va la vie chez les Lutins qui savent d'eux mêmes élaborer leur menu au quotidien et l'équilibrer!
Attention, une fois encore, petit rappel de la plus haute importance...
Tout apport de nourriture venant de l'extérieur des parcours et autre que le foin, dont les fruits et les graines, ne doit se faire que graduellement sur plusieurs jours et en petites quantités, au risque sinon de créer soucis digestifs ou voir mourir ses moutons des complications en conséquence.
Il faut y songer lorsqu'on décide de faire des distributions subites d'aliments riches à ses Ouessant alors qu'ils sont d'ordinaire soumis à un régime différent, plutôt pauvre et restreint.
(Dans le cas des Lutins, fruits et graines font partie de leur cadre de vie et leur organisme y est accoutumé depuis les premières chutes. D'ailleurs, ils savent ne les consommer qu'en complément de leur ration d'herbe, base de toute alimentation, et ne la remplacent pas par ces gourmandises qu'ils laissent en masse au sol, bien alimentés par ailleurs, ... même si le vent en déverse encore et encore.)