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  • : Le Mouton d'Ouessant Elevage des Lutins
  • : Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite, cours-y vite....... Merci de venir visiter mon blog qui a pour but de vous faire découvrir le mouton d'Ouessant et de partager au moins un instant ma passion pour cet animal singulier et ce qui l'entoure.
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27 février 2018 2 27 /02 /février /2018 10:48

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Probablement, du moins on peut l'espérer car mars arrive et dans le même temps les possibles premières naissances au milieu du mois chez les Lutins.

Moins dix degrés tout de même cette nuit. Depuis une semaine c'est le retour du froid.

Par ce temps, les Ouessant mangent plus. Plus de besoin en énergie pour lutter contre le froid, donc plus de besoin en "carburant" à trouver par l'intermédiaire de la nourriture, en quantité ou/et en qualité.

Pourtant chez les Lutins, le régime ne varie pas depuis décembre, herbe d'hiver à volonté, foin à volonté comme toujours (pour ainsi dire délaissé cependant), complémentation en ration quotidienne de céréales (100 g par animal), seau habituel de minéraux à lécher ... et même encore malgré l'époque, beaucoup de glands et aussi de châtaignes consommables au sol. Le tout sans oublier l'eau évidemment.

Malgré une importante consommation des glands par les Lutins, la densité encore importante au sol en cette fin février montre à quel point la fructification fut importante l'an passé.

Malgré une importante consommation des glands par les Lutins, la densité encore importante au sol en cette fin février montre à quel point la fructification fut importante l'an passé.

J'avais hésité devant cette denrée naturelle à profusion encore présente en hiver, à complémenter en céréales, mais je me suis dit que ces dernières apporteraient tout de même éléments non disponibles par ailleurs, pour l'entretien de tous en une bonne forme. Les vieux animaux ayant besoin d'un coup de pouce, les jeunes devant se construire, les femelles gestantes devant ne pas manquer, surtout dans les derniers mois quand l'agneau grandit beaucoup et que dans le même temps il limite le volume de la panse de la mère s'alimentant moins.

Cela s'avère bien ainsi, tout le monde est en pleine forme.

Au 1er mars, ce jour devant coïncider d'ailleurs avec le retour du redoux, comme chaque année, je débute la diminution de la quantité de céréales. Diminution qui s'étalera graduellement sur tout le mois pour finir par ne plus complémenter en céréales en avril.

S'il est bien connu qu'il faut éviter les chocs alimentaires lors d'un apport nouveau, je me suis aperçu qu'il était judicieux d'éviter également à l'inverse des ruptures brutales dans cette alimentation. Tout cela pour des questions d'équilibre du système digestif mais aussi ménager le métabolisme. En effet, si ces chocs sur l'organisme peuvent passer inaperçus, ils sont pourtant réels et vérifiables sur les mâles en particulier. Leur conséquence par exemple sur la pousse des cornes des jeunes béliers est décelable et trahit l'épreuve vécue par l'animal. Un simple changement de pâture, chacune ayant son identité végétale et nutritive, peut laisser des traces importantes de perturbations, lisibles sur la croissance de la corne, tout comme on peut lire, par ses anneaux de croissance en une coupe de tronc d'arbre, les bonnes et mauvaises périodes vécues par cet arbre.

Derniers frimas

L' apport de céréales n'empêche pas les Lutins de consommer les glands toujours au sol. Régulièrement en journée, ils vont sous les chênes choisir les meilleures graines. Ce ne sera qu'en fin de saison et par nécessité qu'ils dédaigneront croquer celles de qualité moindre. Le mouton est capable de choix et sait, en reniflant et triturant la graine du bout des lèvres, si elle mérite d'être engloutie. De plus c'est un gourmet et il évite d'ingurgiter les salissures.

Derniers frimas

Par ce temps froid mais sec, donc ensoleillé, ce sont les pâtures situées à l'adret qui ont la faveur des Lutins, d'autant que le vent du nord s'avère désagréable.

Derniers frimas

La proximité des bois offre protection par rapport au vent, chaleur par insolation des lisières et glands sous les chênes.

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Au plus près des Ouessant, on peut entendre le bruit caractéristique des glands qui éclatent et craquent sous les molaires.

C'est par cette météo hivernale que l'on réalise que les mutations des toisons primitives des moutons leur ont permis de faire souche, au cours des millénaires, en des régions nordiques pas forcément accueillantes pour tout mouton.

Derniers frimas

Départ du troupeau pour aller, sur sa propre initiative, visiter une autre prairie ...

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Les Lutins ont une parfaite connaissance de leur domaine vital. Une fois encore, ce mouvement avait pour but d'aller visiter la zone sous un très vieux chêne pour y choisir quelques glands.

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Puis retour sur une prairie proche du dortoir pour y pâturer. Secteur "jardiné" par les Ouessant de par une pression plus importante sur la prairie, provoquant pousse de regain limitée en hiver mais tout de même appréciée

Tout au long de la journée, si on prend le temps d'observer et comprendre ses animaux, on réalise qu'ils savent profiter au mieux des ressources et équilibrer leur consommation selon leurs besoins ... sous condition de disposer d'un choix alimentaire le plus large possible et aux intérêts divers.

Parmi les nombreux messages que je reçois, revient souvent la question de l'alimentation du mouton. Si dans ma réponse je donne les grandes lignes, je n'oublie pas de préciser que cette alimentation est forcément à adapter selon les conditions de vie des animaux et que sur ce point, seul l'éleveur est amené à trouver le meilleur compromis puisque connaissant précisément sa situation ... et qu'il ne faut jamais oublier qu'un animal dénutri peut s'engager vers l'excès face à un apport nouveau pour lui, excès répondant à un manque ressenti par son organisme ou simplement ses papilles (Le "trop" n'étant pas forcément mieux que le "pas assez" et parfois pire) .

Ainsi plus l'espace de vie sera réduit, plus les ressources limitées, plus il revient à l'éleveur d'apporter alimentation suffisante et équilibrée ... et qu'à l'inverse, plus les surfaces seront grandes et diversifiées, plus les animaux seront à même de s'autogérer d'un point de vue alimentaire. 

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