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21 novembre 2021 7 21 /11 /novembre /2021 13:36
Mon coeur ne balance pas.

Deux brebis des Lutins (Hermeline et Taraille) que tout semblerait opposer.

Pourtant entre les deux mon coeur ne balance pas. Chacune est d'une extrême importance pour les Lutins, comme pour le type ovin Ouessant.

La première, dite blanche, est en fait, comme tout mouton blanc, un mouton noir (plus rarement brun) simplement costumé en blanc du fait qu'il possède au moins un allèle de cette coloration Agouti blanc, allèle génétiquement dominant (d'ailleurs, heureusement, seulement hétérozygote pour cet allèle Awt, Hermeline est tout à fait en mesure de produire des agneaux noirs selon le bélier qui lui est proposé).

Hermeline est dans le même temps la plus âgée, d'où une toison qui, bien que peu dense à l'origine, a encore perdu en densité avec les années. C'est aussi une brebis se situant dans le bas du standard taille et peu charpentée. Pour aller plus loin, bons aplombs, queue de taille moyenne ....

Taraille, quant à elle, est une jeune brebis noire dans le haut du standard taille, costaude de construction, à toison dense, bons aplombs également et queue des plus courtes ....

Mon coeur ne balance pas.
Mon coeur ne balance pas.

De par leur généalogie, ces deux brebis n'ont pas d'ancêtre commun récent, bien que, comme tous les Ouessant continentaux actuels, elles sont forcément cousines à un degré ou un autre, au moins éloigné.

Ceci mais aussi justement leurs différences rendent l'une tout aussi importante que l'autre. En effet, il n'existe pas de profil type connu du Ouessant de forme ancienne et il faut bien considérer que dans un souci de sauvegarde de ce type ovin, "sang", rusticité (dont santé) et aptitudes doivent primer dans l'orientation d'un cheptel, l'image que renvoie un animal n'étant pas à elle seule ce qui le rend intéressant.

Mon coeur ne balance pas.

Au-delà de la diversité de variants colorés, la diversité de formes, de tailles, d'allures rend chaque Lutin, chaque Ouessant, unique, ni mieux ni moins bien qu'un autre, ni plus intéressant ni moins intéressant qu'un autre, ni préférable ni plus dérangeant, du moment qu'il s'inscrit dans la banque génétique de l'histoire de ce type ovin, dans le patrimoine génétique de la petite partie visible de l'iceberg de ce mouton qui nous est parvenue (l'autre partie, la plus grande, étant perdue à jamais)... le tout sans défaillance, sans caractère de morbidité préjudiciable à cette population ovine.

Pourquoi cet article? Parce que d'abord c'est là un souci d'orientation en mon élevage. Chacun de mes Ouessant est différent d'un autre de mes Lutins dans son aspect.

 Ensuite parce que je suis parfois inquiet des modes que je vois se dessiner dans le monde du Ouessant. Ce que je vois, lis ou entends depuis plusieurs années, laisserait entendre qu'un Ouessant doit être comme ci ou comme ça (Pourquoi?), alors que quand je demandai un jour à un membre du jury en concours de "nous" (les éleveurs) présenter dessin schématique de l'animal idéalisé à rechercher, il y eut refus (raison donnée: pour ne pas influencer...) Allez comprendre! Etrange attitude quand dans le même temps nombre d'animaux se retrouvent mis sur la touche alors que d'autres (de plus une  minuscule poignée seulement comparativement) sont mis en avant.  L'influence n'existerait-elle donc pas par cette démarche de compétition autour du Ouessant? 

Ceci étant, j'espère que comme toutes les modes, certaines passeront concernant cet ovin. Les modes autour du Ouessant quand j'ai débuté mon élevage étaient autres il y a 25 ans ...

Tout ceci pour conforter ce que je martèle depuis très longtemps, concours, classements, compétitions ne devraient pas exister pour un ovin élevé à titre conservatoire. Le vestige d'un passé du domestique qu'est le Ouessantin n'a pas à être approché à la façon de ce qui se pratique pour ses confrères de grandes races en élevage de rente et en foire à bestiaux, non seulement par principe, mais au risque de l'éloigner toujours plus de l'ovin qu'il a pu être durant des siècles et de construire volontairement une forme nouvelle, moderne d'un Ouessant, calquée sur les canons d'une démarche agronomique ou de beauté subjective qui n'existait pas sur son île d'origine dans les pratiques.

Certes la quasi totalité des Ouessant échappent à ce phénomène, mais dans le même temps cette quasi totalité des Ouessant n'intéresse pas ceux qui disent s'intéresser au Ouessant.

Cette argumentation, ces constats n'empêchent en rien pour autant de travailler en son troupeau, à la conservation d'un Ouessant rustique, petit en rapport au standard et bien dans ses onglons comme dans le reste de son être et armé pour une longue et heureuse vie de plein air autant que possible. 

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