Cette tempête du 7 juin a traversé les parcs des Lutins, avec un maximum de violence en après-midi.
Ce fut impressionnant.
En cette période, les arbres étant en végétation, la prise au vent est importante et quelques dégâts sont à noter.
Le plus souvent avec des chutes de branches, comme ici avec ce lierre déjà bien englouti par les Ouessant et les chèvres.
Mais aussi avec la chute d'un tremble de 25 m déraciné. La souche a ainsi soulevé une dizaine de mètres de clôture que je venais de restaurer déjà justement cet hiver, après une quinzaine d'années de vie … et qu'il a fallu déplacer et réparer d'urgence au mieux avant la nuit.
Dame Nature venait de créer un nouveau jeu pour les agneaux et les chevreaux.
C'est le pauvre bouleau cassé fin octobre dernier sous le poids de neiges précoces qui sert de béquille à la cime du gisant. Il y a une semaine, je regardais les branches basses de ce bouleau reprendre leur mission de sauvetage du vivant de cet arbre. Voilà ce dernier accablé d'un nouveau défi dans sa lutte pour la vie, avec un voisin sur ses épaules.
Pas question de faire usage de la tronçonneuse.
Tout comme je souhaitais observer l'évolution du bouleau, je vais observer l'avenir de ce tremble qui pourrait bien continuer à vivre bien qu'amputé dune bonne partie de ses racines.
Déjà les Ouessant vont réduire la masse de feuilles à alimenter en consommant tout feuillage bas accessible. (Pour ceux qui m'interrogent parfois sur ce que consomme ou pas un Ouessant, cet ovin se délecte des rejets de cette essence qui peut être envahissante sur une zone que l'on voudrait conserver en prairie).
Après les arbres, les premières victimes des tempêtes ne sont pas les humains dans leur vie domestique, mais la faune et en particulier les oiseaux qui sont en première ligne. Au soir de cet événement, je pensais à tous ces nids, toutes ces nichées d'espèces ne faisant qu'une nichée annuelle encore au nid en cette date, dont les rapaces et corvidés pour les plus courants, qui avaient fini au sol ou qui ne tarderaient pas à le faire.
La nuit du 7 au 8 juin restera mémorable pour les renards et autres martres, comme nuit du festin de l'année.
Justement, ce matin, moins de trente six heures après le cataclysme, sous un des grands chênes devant la maison je trouvai ces deux boules de plumes. Deux jeunes geais ayant chuté de leur nid qui lui même ne demande plus qu'à tomber, encore accroché tant bien que mal une quinzaine de mètres au-dessus en bout de branche.
Opération de sauvetage en conséquence à organiser, sous les cris de panique des jeunes et ceux des adultes qui quelques minutes avant s'adonnaient encore à quelques parfaites imitations de la buse variable ...