Si Taraille, Gorgone, Pralin et les autres sont venus égayer les prairies ce printemps par les turbulences de leur jeunesse, plusieurs des plus anciens des Lutins sont morts des conséquences de leur vieillesse.
C'est toujours une épreuve de perdre des compagnons de vie avec qui on a partagé une douzaine d'années et plus. Surtout quand ce sont des animaux que j'ai vu naître, grandir puis enrichir le troupeau de leur descendance ou simplement émailler son histoire d'anecdotes. Dans le même temps, c'est aussi un soulagement pour moi de les savoir morts tant il est triste d'assister à un déclin qui parfois les amène à n'être plus que l'ombre d'eux-mêmes, dans certainement une souffrance qu'ils n'expriment pas (l'ovin est ainsi).
Chaque année, il faut concevoir qu' il y a redistribution des cartes pour les places de doyens, qu'avec le vivant, même en élevage où on ne s'enrichit pas sur la mort, cette dernière est l'étape finale.