Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Le Mouton d'Ouessant Elevage des Lutins
  • : Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite, cours-y vite....... Merci de venir visiter mon blog qui a pour but de vous faire découvrir le mouton d'Ouessant et de partager au moins un instant ma passion pour cet animal singulier et ce qui l'entoure.
  • Contact

Recherche

Archives

15 septembre 2015 2 15 /09 /septembre /2015 12:11

Rustique le Ouessant?

Oui, peut-être! Et encore tout dépend,... des conditions d'élevage... Sans oublier que c'est d'abord un être vivant avec ses exigences et que rustique ou pas, cet ovin réclame un minimum d'attention et de soins, d'autant que comme tout animal domestique, prisonnier du lieu qu'on lui impose il n'est pas forcément à même de subvenir à ses besoins. De plus le mouton Ouessant est avant tout un ovin et se retrouve concerné par tout ce qui peut toucher les ovins.

Selon donc les conditions d'élevage et les contraintes imposées par l' environnement local, les interventions pour garantir santé et bien-être de ses moutons peuvent être variables.

L'agenda des Lutins

Voici donc, à titre de simple exemple, sous mes cieux, les interventions incontournables qui rythment la vie du troupeau des Lutins sur une année.

1er janvier, les béliers ne sont plus autorisés à se reproduire et dès lors deux troupeaux séparés sont formés: celui des mâles de tous âges et celui de toutes les femelles.

Durant cette période hivernale, tous les animaux reçoivent ration quotidienne de céréales (mélange d'orge et d'avoine), 100 g par tête (120 à 150 g en période de grands froids), en complément du foin à volonté (d'ailleurs disponible toute l'année) et de l'herbe qu'il veut bien y avoir sur les prairies, sans oublier le seau de minéraux et vitamines à lécher à volonté (accessible également toute l'année).

Fin février, premier parage (taille des onglons) de tous les animaux, en veillant à laisser en particulier les femelles gestantes sur leurs pattes durant cette opération.

Fin février, c'est aussi le moment du rappel annuel de vaccination chez les Lutins.

Mars, arrivée du printemps, première vermifugation préventive contre le maximum de parasites internes, en prenant soin que le produit utilisé ne soit pas contre indiqué chez les brebis dans les derniers mois de gestation.

1er Avril, tous les animaux, mâles comme femelles et agneaux, se trouvent à nouveau réunis pour les cinq mois qui suivront.

Avril, en attendant la tonte, chaque femelle ayant agnelé est toilettée dans les jours qui suivent la naissance afin de supprimer les salissures en taillant la laine sur la queue et l'arrière souillé des cuisses de l'animal. Cette intervention pratiquée également sur les brebis non gestantes salies par l'urine et les excréments, ou encore autour du pénis des mâles à toison épaisse, limite les myiases qui pourraient se développer les semaines suivantes avec le redoux et évite de voir le Lutin dévoré vivant par les asticots.

Mai, je suis attentif dès lors aux myiases qui peuvent se développer ailleurs sur le corps en toison salie ou humide, en repérant le mouton agacé qui cherche à se frotter.

Selon le principe du "quelle mouche l'a piqué?" , suite à l'introduction d'un animal, le troupeau peut avoir été parasité par poux ou mélophages dont on se débarrassera en traitant les moutons juste après la tonte contre ces parasites externes.

Mai, une belle journée est saisie pour curer et désinfecter abris et coin bergerie, puis repailler à neuf.

Mai-juin, les agneaux les plus précoces peuvent avoir été infestés par le ténia de l'ovin. Ténia décelé (mais pas toujours) par les segments dans les excréments ou accrochés à la toison ou la peau sous la queue. Un traitement régulier ciblé peut devoir s'envisager sur de nombreux mois selon les cas d'infestation.

Courant juin, la tonte des adultes (obligatoire chaque année), si la météo permet aux animaux de se retrouver nus sans trop souffrir de ce changement de tenue.

1er juillet, l'oestrose est là et parfois même avant. Chaque Lutin est traité pour être tranquille durant deux mois.

Juillet, peu après la tonte, est le meilleur moment pour faire pratiquer par son vétérinaire les prises de sang périodiques du dépistage de la brucellose, la gorge du mouton étant plus facilement palpable sans la laine.

Début juillet, chez les Lutins, élevés en programmes de sauvegarde et de sélection, c'est aussi le bon moment pour mesurer au garrot les moutons de un à quatre ans afin de découvrir ou vérifier leur taille.

Mi-juillet, première vaccination de l'ensemble des agneaux.

1er août, première vermifugation préventive à spectre large pour l'ensemble des agneaux.

Mi-août, rappel de vaccination de l'ensemble des agneaux.

Fin août, les bras des ronces ne poussent plus guère. Les couper évite les accidents d'animaux piégés par leur laine qui a bien repoussé.

1er septembre, les béliers quittent le troupeau pour être isolés des femelles.

1er septembre, le second traitement contre l'oestrose laissera les Lutins tranquilles pour deux mois encore et donc le reste de l'année avec l'arrivée du froid.

Septembre, c'est aussi le moment du second parage (premier pour les agneaux de l'année qui le nécessitent). Les années sèches, on s'aperçoit que certains animaux n'en avaient guère besoin, alors d'autres qui produisent beaucoup de corne mériteraient trois parages annuels au moins.

Fin septembre, la seconde vermifugation pour tous à spectre large, à titre préventif.

15 octobre, mise en place pour deux mois et demi, des groupes de reproduction. Chaque lot, composé d'un bélier et quelques brebis, dispose d'un enclos pour cette période de fécondation.

Octobre est également le moment de toiser les jeunes Lutins de l'année qui ont alors plus ou moins six mois.

Octobre (voire toute période de "vaches maigres") peut nécessiter de commencer à complémenter les animaux au quotidien, si l'été fut sec et que l'automne l'imite.

Octobre peut voir s'intensifier le remplissage régulier des râteliers en foin, et ce pour de longs mois.

Chaque manipulation des animaux est l'occasion de jauger leur état général qui peut nécessiter intervention ponctuelle sur l'un ou l'autre. Il y a également les incidents, accidents tout au long de l'année auxquels il faut remédier.

Novembre, décembre et au-delà, en saison "morte" il y a l'entretien des clôtures et des haies.

L'agenda des Lutins

Etre éleveur de Ouessant, même sans démarche de rente comme en exploitation agricole, c'est bien plus qu'être simple propriétaire de moutons. Il faut y songer avant de prendre des animaux, leurs besoins impliquant pour celui qui les possède des devoirs et des obligations, et donc demandant du travail et de la disponibilité. Si les "corvées" ne procurent pas un minimum de plaisir dans le même temps, il faut s'interroger sur le bien-fondé d'élever qui doit demeurer une passion avant tout dans nos élevages de loisir.

Partager cet article
Repost0

commentaires

M
https://www.youtube.com/watch?v=hQL1stM4rok<br /> <br /> voici une jolie chanson "l'eau vive" signée Guy Béart où il est question d'agnelets.. et je trouve que le parfum de ce poète colle bien au vôtre, pastouriau des lutins du Montana qui me faites plaisir à vous lire ; quand j'ai envie de m'évader de ma vie en ville je viens vous rejoindre sur votre blog pour contempler vos moutons.<br /> amitiés.
D
merci! bonnes balades sur le blog des Lutins<br /> nous ouvrons donc aussi les oreilles par ce lien.... pour une ballade
C
Mais...que faites vous donc en novembre et décembre?...rien?!<br /> Je vous taquine ...bien sûr!<br /> Merci encore et toujours pour vos précieuses informations et de nous rappeler nos obligations d'éleveurs responsables de nos animaux.
D
blague à part...<br /> en novembre décembre on rêve aux futurs lutins du printemps, mais il y a aussi quelques km de haies et de clôtures à entretenir avec ses deux bras....
L
Tout à fait d'accord avec vous.<br /> Être propriétaire de Ouessant pour créer un élevage,ce n'est pas simplement <br /> être éleveur de petits moutons d'Ouessant.
D
oui il y a des contraintes voire des obligations variables selon le lieu et les conditions d'élevage ainsi que l'environnement proche. Le simple fait de devoir tondre ses moutons est un point qui devrait faire réfléchir avant d'adopter ce type d'animal car souvent les particuliers sont dans l'embarras face à cette intervention.