François De Beaulieu, historien et écrivain sur les thèmes de la Bretagne a déniché un document photographique ancien inconnu concernant l'île d'Ouessant et sur lequel on devine, plus que l'on voit, deux moutons, un sombre et un clair pouvant être assimilés à un "noir" et un "blanc" (photographie que je ne me permettrai pas de publier dans l'instant).
S'il existe d'autres clichés connus pris sur cette île révélant la présence de moutons, ils sont curieusement assez peu nombreux et moins encore à présenter les ovins dans de bonnes conditions en des plans rapprochés. Ce constat est d'ailleurs assez étonnant tant on présente la vie des Ouessantins intimement liée à celle de leurs moutons et que ces derniers pouvaient être des milliers (jusqu'à 10 000?) selon les époques.
Aussi cette nouvelle vue (non présentée en cet article), malgré seulement une paire de moutons dans le lointain, a tout son intérêt sur ce point, surtout qu'elle serait de 1873, témoignant ainsi d'une présence des toisons blanches sur l'île bien plus ancienne que la charnière 1900 où cette coloration semble prédominer alors (pour ceux qui connaissent, je ne ferai pas d'allusion à l'histoire du Mykonos et sa responsabilité rapportée sur l'arrivée d'animaux blancs et la disparition du Ouessant , ils devineront mon sourire ironique en cet instant d'écriture) .
La diversité, un élément important dans la sauvegarde du Ouessant de forme ancienne. C'est ainsi que se décline le mot conservation chez les Lutins.
Suite à découverte de cette vue, on peut donc affirmer qu'il y a donc 150 ans (au moins, car en 1861 un mouton blanc aurait été offert à la princesse Baciocchi visitant l'île ) divers allèles de coloration (au moins deux) se multipliaient (encore ou déjà?) sur Ouessant, malmenant ainsi l'image d'Epinal du petit mouton noir souvent colportée, même si une préférence pour cette coloration pouvait exister, et confirmant le statut de type ovin (plus que de race) du Ouessant de forme ancienne.
Conserver la richesse de la diversité historique du Ouessant, sans chercher à en créer, tout le travail de 25 ans de sauvegarde chez les Lutins.
Suite à l'annonce de la découverte de François De Beaulieu, je n'ai pu qu'une fois de plus être envahi par la consternation en repensant à des pratiques que je dénonce depuis 25 ans et qui heureusement se raréfient, les ségrégations en accouplement des diverses formes colorées du Ouessant.
Par exemple, pratiquée ou colportée sous forme de conseil par des personnes chez qui on ne soupçonnerait pas telle attitude, la ségrégation en accouplement entre les Ouessant noirs et les Ouessant blancs (sans même parler des autres).... J'espère qu'un tel sectarisme, qui ne repose sur rien de scientifique pas plus qu'historique, ne sera demain 21 juin 2021 qu'un sombre souvenir d'une sauvegarde un temps maladroite faute de réflexion.
Les témoignages visuels sont là pour nous rappeler partie (bien que minuscule) de la réalité du Ouessant.
Un sectarisme en reproduction qui perdurerait aurait bien de quoi faire se retourner dans leur tombe nombre d'éleveuses et d'éleveurs des siècles passés sur Ouessant.
Ci-dessous, une vue que j'ai présentée bien des fois depuis longtemps, mais qui relaie parfaitement mon discours.