La taille des haies n'est jamais une intervention anodine pour la faune qui vit dans ce milieu.
Celle-ci subit un véritable cataclysme lorsque lames et broyeurs bouleversent son environnement, quand ce ne sont pas des vies et des nids qui sont anéantis.
Ainsi préconise-t-on de ne pas entreprendre cet entretien avant le mois de juillet afin de ne pas perturber la nidification des oiseaux qui bat son plein au printemps. Cependant des reproductions plus tardives ont lieu et l'idéal serait d'agir à l'automne au plus tôt.
Personnellement, je n'interviens que lorsque je suis assuré que les divers hôtes possibles ont quitté la haie. Les indices pris en compte sont les observations directes ainsi que l'évolution météorologique qui détermine l'entrée en hibernation de certaines espèces.
Par exemple, il me fallut attendre décembre pour rabattre cette haie basse qui borde un enclos de Lutins mis à reproduire. Les petits passereaux nicheurs l'avaient désertée depuis longtemps, mais je pris en compte les joyaux sans plumes qui font à eux-seuls la richesse du lieu.
L'automne chaud exceptionnel fit que les rainettes arboricoles étaient encore actives en novembre et donc branchées dans les arbustes. Certaines n'hésitant pas d'ailleurs à faire entendre leurs clameurs.
Le minuscule muscardin apprécie également ce secteur, construisant son nid dans les ramifications. Il m'est déjà arrivé de trouver des jeunes au nid en octobre, aussi je sais qu'il ne faut pas se hâter de tailler.
(Ici un adulte dans son nid d'hibernation, au sol contrairement au nid de reproduction)
Si le bonheur est dans le pré, il est également dans ce qui le borde. Pour témoins ces deux joyaux vert et or parmi d'autres petites merveilles.