Voilà!
Après un mois de repos forcé, suite à un bras cassé et une colonne malmenée, une meilleure forme et la belle journée de la veille m'ont permis de retrouver la troupe.
L'occasion, avec un bras et demi à présent, et non plus qu'un, de pouvoir prétendre faire quelques photos et donner quelques nouvelles aux 79 abonnés actuels au blog des Lutins et les quelques centaines de visiteurs qui chaque jour viennent y prendre plaisir ou chercher informations.
D'abord visite chez les brebis. Pas de gros soucis. Aucune perte depuis la catastrophique sécheresse de l'été dernier qui avait fait disparaître tout brin de verdure. Ce qui avait été fatal pour une paire de doyennes du moment pour qui l'herbe verte était de la plus haute importance dans leur régime alimentaire, ne pouvant se satisfaire d'une ration sèche même complémentée du fait d'une dentition usée.
Je croise les doigts, mais il est vrai qu'il m'est plus qu'exceptionnel de perdre un animal, hormis les plus vieux arrivés en fin de vie de toute manière et parfois à l'occasion un agneau moribond à la naissance.
Sans doute le résultat d'une attention quotidienne, du souci de l'observation, d'une certaine expérience, d'une alimentation correcte et suffisante complémentée si nécessaire (sans oublier eau, foin et minéraux à volonté), de vermifugations régulières et adéquates...
Toutes plutôt en forme donc.
Même la jolie Cannelle, la nouvelle doyenne du moment (11 ans) qui a bien passé l'hiver.
L'approche des premières naissances possibles dans les dernières semaines de mars m'amène à scruter mes belles, à me poser certaines interrogations et espérer certains résultats du côté de la reproduction.
Phaeo est bien gestante, alors que l'an passé elle se montra stérile, à moins d'avoir avorté à un stade précoce passé inaperçu.
J'espère donc une naissance réussie.
Etoile donnera-t-elle une agnelle? Si oui cette dernière héritera-t-elle du même type de toison espéré?
Estive la sauvageonne m'offrira-t-elle un agneau Non agouti Noir "faded" (affadi, décoloré, délavé, ...) à son image?
Agnella dont je n'ai encore aucune descendance dans mon troupeau, me permettra-t-elle de me réjouir cette année?
Depuis sa césarienne, Dame Hersant la chevelue m'offrira-t-elle naissance qui héritera de cette forme de toison espérée?
La "grande" Ronnie produira-t-elle un jeune dans une taille inférieure?
Shéhérazade me permettra-t-elle par une naissance brune d'affiner ma connaissance du génotype coloration de son compagnon d'accouplement de cet hiver?
Les questions sont nombreuses.... Pour chacune de toutes les autres femelles potentiellement gestantes.
Y compris pour les quelques plus grandes agnelles du printemps dernier choisies en reproduction anticipée.
Ainsi Anicroche, produite en "demi sang" neuf l'an passé, est-elle gestante pour permettre, dès ce printemps, d'élargir toujours plus le patrimoine génétique du troupeau des Lutins?
La jeune Cochlée aura-t-elle un jeune bélier comme je peux l'espérer?
Il y a également les petites inquiétudes.
La jeune Baldingère qui rencontre des problèmes d'yeux ces dernières semaines, exprime-t-elle un souci appelé à s'avérer chronique? En effet, depuis des décennies,les conjonctivites/kératites se montrent pouvoir être récurrentes dans la souche dont elle est issue du côté de son père.... Cette antenaise est en fait le fruit d'un "croisement" entre un mâle extérieur et une brebis Lutin. Ce genre d'inconvénient oculaire étant devenu inexistant depuis bien longtemps en mon troupeau, me faudra-t-il songer écarter de la reproduction cette jeune femelle afin d'éviter héritage de cette faiblesse en sa descendance et ainsi éviter le risque de polluer définitivement ma propre souche construite patiemment depuis vingt ans?
En retrouvant mes filles, je constate que côté toisons arrive la période durant laquelle j'ai encore moins d'attirance pour cette mutation monstrueuse.
Les derniers mois de pousse de ces toisons renforcent leur particularité "Océdar" qui leur fait ramasser un peu tout sur leur passage.
Depuis l'automne, il y avait déjà les indésirables bogues des châtaignes et voilà que les dernières tempêtes ont fait tomber nombre de branchages et brindilles qui s'accrochent à la laine.
Entourloupe, une petite nouvelle, se retrouve avec un rameau faisant pont entre ses culottes.
Ce qui nécessitera intervention du berger afin d'éviter le risque de la voir se salir toujours plus chaque fois qu'elle fera ses besoins.
Et ce n'est pas la seule à devoir être toilettée dès lors, en attendant la tonte de juin....
Je décèle une brebis en diarrhées. Consommation d'une herbe avariée? Souci ponctuel ou premier signe d'une tendance à fragilité sur ce point?
A moins que ce ne soit que la preuve d'une urgence à vermifuger?
Ce qui fut aussitôt fait.
Ce qui fut fait également pour l'ensemble des 47 femelles actuelles, avec un peu d'aide extérieure pour la moitié de berger, pas totalement opérationnel pour le moment.
De toute façon l'heure de vermifuger en fin d'hiver était arrivée. Traitement à faire d'ailleurs avant l'agnelage pour que les brebis soient en forme dans les épreuves qui les attendent les mois prochains (agneler, allaiter).
Il faut songer qu'une vermifugation se fait également à titre préventif et non seulement curatif, les maux pouvant passer inaperçus bien que présents, évitant ainsi les interventions trop tardives pour sauver un animal. Chez les Lutins, il importe par principe de couvrir le maximum de parasites internes, sans oublier les deux douves (grande et petite) au cas où.
Si le berger est bien heureux de retrouver sa troupe, il a pu constater que c'était réciproque pour ses moutons qui l'ont suivi dans ses déplacements de "menon" bipède.
Vivement les beaux jours assurés et les bons moments d'alors au troupeau!