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  • : Le Mouton d'Ouessant Elevage des Lutins
  • : Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite, cours-y vite....... Merci de venir visiter mon blog qui a pour but de vous faire découvrir le mouton d'Ouessant et de partager au moins un instant ma passion pour cet animal singulier et ce qui l'entoure.
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2 février 2019 6 02 /02 /février /2019 13:05

De temps à autre quelques rats noirs remontant du hameau, où j'en observe régulièrement, arrivent chez les Lutins qui s'en trouvent éloignés de plusieurs centaines de mètres.

Le rat noir (Rattus rattus) est vraiment un bel animal. Dans son allure de très grosse souris à longue queue, avec sa robe noire incluant un gris bleuté, on pourrait le croire échappé d'une quelconque animalerie.

Rat noir mâle fraîchement mort (38 cm avec la queue)

Rat noir mâle fraîchement mort (38 cm avec la queue)

Moins commun que son cousin "Le" rat surmulot tant décrié, outre sa silhouette différente déjà décrite, le rat noir apprécie davantage les lieux secs et tend à vivre plus haut perché dans les bâtiments.

Comme tous les rongeurs commensaux de l'espèce humaine, on peut lui reprocher les dégâts qu'il commet dans les constructions, les réserves de grain, … Chez les Lutins, entre autres méfaits, sans tuer les pigeons au pigeonnier, il va grignoter un peu les jeunes au nid, leur provoquant des blessures anodines pour certains, mais quand elles sont répétées, d'autres en meurent.

La cohabitation est forcément difficile et nécessite malheureusement, malgré la présence des chats domestiques, de ne pas se laisser envahir si on veut pouvoir demeurer chez soi (d'autant que ces petites bêtes se reproduisent vite), et continuer à "avoir un toit".

En excluant le poison qui fait souffrir les animaux et qui ensuite se retrouve dans les chaînes alimentaires d'autres espèces, j'en suis réduit à utiliser les moyens mécaniques de capture classiques, la bonne vieille tapette.

 

Couvercle de poubelle rongé par le rat noir pour accéder au grain.

Couvercle de poubelle rongé par le rat noir pour accéder au grain.

Me voilà donc meurtrier à l'occasion par nécessité, mais c'est bien là sans doute la seule bestiole que je me retrouve devoir détruire (avec les souris domestiques, même problème, les chats n'étant plus ce que c'étaitsmiley!... et les parasites de mes animaux domestiques).

Cependant je peux mieux faire et envisage captures des rongeurs à la nasse dorénavant, pour déplacer les indésirables sans les tuer, être aussi sélectif en épargnant les innocents comme les musaraignes. Pourquoi ne pas s'améliorer quand on peut? Ce serait là une meilleure solution. D'autant que comme tout le monde je connais des personnes antipathiques chez qui les libérer … wink (gag évidemment)

Le rat noir

Pour la petite histoire, il y a quelques mois, ce rat noir en photo avait investi le box infirmerie des Lutins, y creusant galeries en litière tout comme dans le mur de pierres. Il avait pris l'habitude d'éventrer les sacs poubelles après avoir d'abord rongé la grande poubelle plastique les renfermant. De même par deux fois, il a rongé d'autres grandes poubelles fermées accueillant mes réserves de maïs (ne touchant pas à celles de blé!), afin d'en vider consciencieusement des dizaines de kilos qu'il transportait ailleurs (où?). Peut-être avec des copains!

Affaire à suivre.

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1 décembre 2018 6 01 /12 /décembre /2018 17:07
Autour et parfois parmi

Comme j'ai déjà pu l'écrire maintes fois, au plaisir du Ouessant s'associe celui de la prairie, espace artificiel créé par les activités humaines pour l'élevage.

L'élevage, la prairie, ne créent pas de biodiversité comme on le lit ou l'entend parfois. La biodiversité, personne n'est en mesure de la créer; elle est le résultat de millions (milliards) d'années d'évolution du vivant.

Le milieu prairial artificiel ne fait qu'accueillir, selon la façon dont il est mené, des espèces en nombre variable qui y trouvent là leur compte, s'en trouvent favorisées…. mais au détriment d'ailleurs d'autres qui étaient liées, elles, au milieu naturel précédent sur lequel la prairie (artificielle le plus souvent, il faut le garder à l'esprit) a été installée,  suite au déboisement au cours des siècles.

Le plaisir de la prairie c'est une certaine diversité de plantes qu'on y trouve, sous condition que la pression des ruminants sur ce milieu soit assez faible et que la végétation herbacée ne résulte pas uniquement de l'ensemencement en variétés végétales de culture dans un objectif de rente. C'est également l'ensemble des insectes et autres invertébrés qui y vivent, les batraciens et reptiles à qui la prairie peut profiter, les oiseaux qui la fréquentent, les petits et plus grands mammifères qui l'exploitent.

 

Bref, c'est tout un monde qui mène une vie parallèle à celle des moutons, des Ouessant. Un monde que parfois on ne soupçonne même pas si on ne se donne pas la peine de s'y pencher.

Autour et parfois parmi

La prairie, et encore moins l'humain qui l'a implantée, ne crée donc de biodiversité, mais plus justement favorise certaines espèces.

C'est le cas des campagnols de diverses espèces qui y trouvent là gîte et nourriture.

Loin de moi l'idée de vouloir la peau des petits rongeurs et taupes qui malmènent parfois le couvert végétal. Ils font partie de la prairie et si parfois de façon cyclique leur population peut sembler plus importante que d'ordinaire, il faut convenir laisser œuvrer en premier lieu leurs prédateurs naturels et ne pas les persécuter, une évidence qui malheureusement n'en est pas forcément une pour tout le monde.

Renard roux. (Photo de Fabrice Frobenius, merci à lui)

Renard roux. (Photo de Fabrice Frobenius, merci à lui)

Parmi les spécialistes du campagnol, mulot, taupe … se trouve le renard. Il est toujours fascinant de l'observer chasser ces petites proies, à la vue mais aussi à l'ouïe, dans son bond caractéristique. En nombre et en biomasse, ces petites bestioles représentent l'essentiel de son régime alimentaire, bien qu'il sache être opportuniste pour profiter d'autres ressources carnées qu'il rencontre sur son chemin.

Malheureusement, l'animal demeure largement persécuté par certains humains et il risque de falloir encore beaucoup de temps pour que la raison gagne tous les esprits. 

Chat forestier mâle surpris chez les Lutins avec une femelle. Contrarié le pèpère comme on le voit à la naissance de la troisième paupière. Les rares fois où j'avais l'occasion de surprendre involontairement ce sujet ici ou là, ce dernier se réfigiait dans le grand chêne ou le grand châtaignier le plus proche.

Chat forestier mâle surpris chez les Lutins avec une femelle. Contrarié le pèpère comme on le voit à la naissance de la troisième paupière. Les rares fois où j'avais l'occasion de surprendre involontairement ce sujet ici ou là, ce dernier se réfigiait dans le grand chêne ou le grand châtaignier le plus proche.

Plus discret et moins connu, le chat forestier (dit chat "sauvage") utilise largement les prairies comme terrain de chasse. Forestier, il ne l'est pas systématiquement. Les couverts plus modestes lui suffisent du moment qu'il pourra s'y réfugier et trouver à proximité clairières et prairies pour prendre ses repas. Alors qu'il n'avait plus trouvé refuge que dans les forêts de l'est de l'hexagone essentiellement, suite aux persécutions passées qu'il subissait, depuis sa protection, il a reconquis une bonne partie de la France en progressant vers l'ouest et le sud.

Malheureusement, malgré une protection au niveau de la loi, le chat forestier demeure toujours, à l'occasion, la victime du haineux... 

Pas seulement un souci pour la petite faune, la masse de chats domestiques errants et qui divaguent est un danger pour son cousin "sauvage" non domestique qu'est le chat forestier. Il existe des cas d'hybridation entre ces cousins; ce qui pollue génétiquement la population de Felis sylvestris. Seule solution, une fois encore, être responsable de ses chats domestiques en ne les laissant pas se reproduire et pour cela en les stérilisant.

Pas seulement un souci pour la petite faune, la masse de chats domestiques errants et qui divaguent est un danger pour son cousin "sauvage" non domestique qu'est le chat forestier. Il existe des cas d'hybridation entre ces cousins; ce qui pollue génétiquement la population de Felis sylvestris. Seule solution, une fois encore, être responsable de ses chats domestiques en ne les laissant pas se reproduire et pour cela en les stérilisant.

Travail nocturne du blaireau sur les galeries de campagnol.

Travail nocturne du blaireau sur les galeries de campagnol.

Bien que moins spécialisé sur les petits rongeurs que les deux précédents carnivores, le blaireau en consomme. Comme ici en cette période sur mes prairies. Largement omnivore, fruits, glands, insectes étant rares en période plus hivernale, le blaireau trouve là une ressource intéressante.

Cet animal (dont je ne possède le portrait qu'en diapo, du temps lointain où je l'observais en séances d'affût) bien qu'inoffensif, subit la hargne là encore d'une certaine catégorie de personnes qui pour l'éliminer utilise des méthodes qui dépassent l'entendement, leur finalité justifiant leurs moyens.

Un sujet sur lequel il y aurait beaucoup à dire et raconter,  là encore. Sur ce point comme sur bien d'autres, il y a un sacré boulot pour éduquer et instruire, d'autant que l'humain est un être de mimétisme plus que de raison. 

Parmi les alliés de l'éleveur (et du cultivateur), il ne faudrait pas oublier les plus petits carnivores, plus ou moins spécialisés sur les petits rongeurs du pré,  que sont la martre, la fouine, l'hermine et la belette … ou encore le putois, la genette ou le très rare vison d'Europe là où on les trouve encore….

Pot de déjection de blaireau. L'animal creuse pour ses besoins. Grosse part d'insectes consommés dans ce pot d'été.

Pot de déjection de blaireau. L'animal creuse pour ses besoins. Grosse part d'insectes consommés dans ce pot d'été.

Faucon crécerelle, en "saint esprit" (Photo de Fabrice)

Faucon crécerelle, en "saint esprit" (Photo de Fabrice)

Du côté des airs, deux autres alliés des éleveurs, chasseurs spécialisés sur les petits rongeurs (et taupes), exploitent les prairies.

Ce sont le faucon crécerelle et la buse variable. Le premier pique sur le campagnol après un vol stationnaire en "saint esprit" caractéristique. La seconde chasse depuis une branche basse ou un piquet, et non lorsqu'elle cercle dans les airs, en se laissant tomber sur le rongeur.

Buse variable (forme sombre, le plumage pouvant être à dominance de blanc ou encore tous les intermédiaires). Photo de Fabrice Frobenius

Buse variable (forme sombre, le plumage pouvant être à dominance de blanc ou encore tous les intermédiaires). Photo de Fabrice Frobenius

Héron cendré aux taupes et campagnols (photo Fabrice Frobenius).

Héron cendré aux taupes et campagnols (photo Fabrice Frobenius).

Plus surprenant mais bien réel, le héron cendré ou encore la grande aigrette, ne dédaignent pas exploiter la prairie à l'affût du campagnol, en automne et hiver surtout.

Grande aigrette (Photo Fabrice encore)

Grande aigrette (Photo Fabrice encore)

Malheureusement, bien que protégés par loi, les rapaces (comme les hérons et cie d'ailleurs) ne sont pas à l'abri de la bêtise humaine et il s'en ramasse encore régulièrement criblés de plombs ou empoisonnés.

Querelle aérienne de buses en corps à corps. Dans leur chute, elles finirent sous les roues d'une voiture.

Querelle aérienne de buses en corps à corps. Dans leur chute, elles finirent sous les roues d'une voiture.

A cela s'ajoute pour nos carnivores à poils ou à plumes, les causes indirectes de destruction dues à l'homme, comme la circulation routière …. mais aussi la destruction et l'évolution des milieux.

Aussi sachons profiter de la présence et du spectacle de la faune sur la prairie autour des Ouessant, y compris carnivore et apprenons à lire et comprendre ce livre ouvert sur le vivant.

Pour ceux qui souhaitent s'émerveiller sur le vivant, en lien ci-dessous, en images, le travail de Fabrice et d'autres passionnés.

Merci encore à Fabrice Frobenius pour le prêt de certains clichés.

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12 novembre 2018 1 12 /11 /novembre /2018 12:14

Après la pluie de la veille, le beau temps.

Douceur et lumière, c'est parfait pour faire reverdir doucement les prairies (trop doucement).

Lumière automnale

Cette lumière d'automne est un cadeau. Le plus qui rend plus agréable encore ces moments d'observation et de contemplation devant les Ouessant.

Lumière automnale

En effet, élever, ce n'est pas seulement alimenter et produire des animaux.

C'est aussi et pour moi d'abord s'enivrer de leur spectacle, lorsque tout simplement ils mènent leur vie.

Lumière automnale

Le spectacle qu'ils offrent,... mais aussi ce qui les entoure et qui semble être là pour magnifier l'ambiance du troupeau.

Lumière automnale

L'ambiance automnale a cette petite saveur particulière où se mêlent nostalgie et mélancolie sous le déclin progressif des jours.

Lumière automnale

Lumière, douceur, des instants qui devraient devenir de plus en plus rares l'automne avançant, ce qui incite à vouloir les savourer pleinement.

Lumière automnale

Savourer, comme si la vie qui va s'endormir ou être en suspens plusieurs mois, risquait d'être perdue à jamais.

Lumière automnale

S'approcher de la haie, ce monde qui à lui seul renferme des mondes.

Lumière automnale

Noël s'y joue avant l'heure, avant que les grives mauvis, visiteuses hivernales, se gavent de ses guirlandes.

Lumière automnale

Ambiance automnale, ambiance de fin du jour sur le troupeau.

Lumière automnale

Le bonheur est bien dans le pré!

Il suffit d'ouvrir les yeux, se taire et savoir encore s'émerveiller devant le non virtuel.

Lumière automnale

……….. (Chuuut!)

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8 novembre 2018 4 08 /11 /novembre /2018 12:01

Après des mois de sécheresse, suite à la petite dégradation météo de fin octobre, sont tombés cumulés 61 mm d'eau (c'est à dire 61 l au mètre carré), à ce jour chez les Lutins.

Ce n'est pas énorme, mais cette humidité de surface permet, avec la douceur du moment, aux banques de graines au sol de germer et aux herbacées dont le système racinaire a survécu de repartir.

Les neiges précoces de cette dégradation ont par contre malmené certains arbres.

La masse de neige collante sur des branches encore en feuilles a eu pour effet de plier voire casser pas mal d'arbres et arbustes en bien des endroits. 

Crac

Chez les Lutins, les dégâts furent nombreux mais sans une grande gravité.

Les cimes des saules aux branches obliques sont venues embrasser le sol et certains de ces arbres n'ont pas résisté. 

Crac

Beaucoup de casse de branches chez les chênes.

Crac

Et parfois de jeunes arbres comme ce bouleau ont été décapités.

Crac

Cet événement fut une aubaine pour certaines gourmandes, d'autant que la verdure manquait sous les dents.

Opprimés par ces blousons noirs, les Ouessant n'ont été autorisés par ces dames à s'approcher que lorsqu'elles furent repues.

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14 août 2018 2 14 /08 /août /2018 18:41

A l'heure à laquelle la nichée de printemps du couple d'effraies de la grange a pris son envol, j'ai eu la mauvaise surprise de découvrir le cadavre d'un oiseau de cette espèce à cinquante mètres du site de reproduction.

Pas chouette, dommage.

Je n'ai noté aucun signe extérieur expliquant la mort. Je n'ai pas conclu non plus à un jeune oiseau de l'année en analysant le plumage.

J'espère qu'il ne s'agit pas d'un des adultes du couple. J'aurais bien aimé une seconde nichée d'automne comme cela arrive régulièrement chez cette espèce.

Par la chaleur des semaines passées, le corps s'est comme momifié, déshydraté rapidement,  avant que les petites bestioles le digèrent ou encore qu'une fouine le ramasse sur son passage.

Pas chouette, dommage.

Si l'un des partenaires a donc bien disparu, il devrait être remplacé cet hiver, si tout va bien. Il est vrai que l'espérance de vie est assez faible chez l'effraie et que le renouvellement d'un partenaire au sein du couple est assez fréquent.

Mais peut-être le couple est-il toujours au complet. L'automne me le confirmerait si seconde nichée il y avait.

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25 juin 2018 1 25 /06 /juin /2018 13:18

Un travail bien torché.

Jeune sittelle proche de l'envol.

Jeune sittelle proche de l'envol.

Ayant pour principe de ne pas placer de nichoirs en milieu "naturel", je réserve ces derniers à l'artificiel des bâtiments. L'artificiel avec l'artificiel ...

Il y a cependant une seule exception sur le domaine des Lutins, avec ce nichoir dit "à huppe" plaqué au tronc d'un gros chêne. 

Jusque là seuls frelons ou guêpes l'utilisaient certaines années et j'avais fini par convenir de leur laisser cet aménagement pour compenser un peu les persécutions subies par ces insectes..

Ce printemps, un couple de sittelles torchepot le trouva tout de même à son goût, non sans envisager quelques modifications à cet appartement.

Comme à son habitude, mais seulement si nécessaire, cette espèce cavicole entreprit de réduire le trou d'entrée au nid pour s'en réserver l'usage. Un peu de maçonnerie réalisée par les oiseaux assura ainsi protection, confort et réussite à la nichée qui put atteindre l'âge de l'envol….

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28 mai 2018 1 28 /05 /mai /2018 12:02

En Avril ne te découvre pas d'un fil.

En Mai fais ce qu'il te plaît.

Alors durant le mois passé, par dizaines, par centaines selon les jours, elles décidaient de changer d'habit, sous le nez des Lutins venant se désaltérer sur les mares.

Prendre l'air

Finie la vie aquatique, prisonnière dans une carapace d'Alien, la libellule troque sa vieille et terne tenue pour une de fête gaie et colorée, pour une vie à l'air libre sous le soleil.

Capturer alors ses proies en vol, s'accoupler puis pondre, de nouvelles et toutes dernières étapes de vie pour ces insectes étonnants d'une grande diversité en espèces.

Prendre l'air

La métamorphose demande d'abord de se hisser au sommet d'une plante aquatique ou de rive, bien au- dessus de l'eau afin de pouvoir au final prendre son envol. Beaucoup d'échecs, de pertes (orages, prédation) mais elles seront normalement suffisantes, les chanceuses, pour assurer l'avenir de leur propre espèce.

Certaines tiges de "décollage" sont si attrayantes qu'elles servent à de nombreuses larves pour se hisser hors de l'eau. Les mues qui s'y entassent successivement sont là pour témoigner de ces nombreuses secondes naissances qui sans cela passent inaperçues. 

Découvrir le monde des odonates….

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23 mai 2018 3 23 /05 /mai /2018 17:29
La prairie vivante

Une prairie vivante est d'abord une prairie qui n'est pas surpâturée.

Pour le bonheur de tous, y compris d'abord les Ouessant qui peuvent sélectionner les plantes consommées parmi la diversité qui s'offre à eux, mais aussi pour toutes les petites merveilles du monde souvent insoupçonnées du fait de leur absence dans des milieux rendus stériles (dans le sens de pauvres, réduits à leur plus simple expression).

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24 novembre 2017 5 24 /11 /novembre /2017 10:37

Cette année encore, deux couples d'hirondelles rustiques (autrefois dites "des cheminées") ont niché chez les Lutins, produisant chacun deux nichées de cinq jeunes, soit au total vingt oisillons.

 

 

 

Cette descendance peut sembler importante. Il est vrai que c'est déjà une belle réussite à l'envol puisque parfois la ponte est moindre ou que des œufs n'éclosent pas, mais aussi que des petits meurent au nid ou chutent avant de savoir voler.

Comptez-vous!

Comptez-vous!

Mais derrière cette belle réussite se cache une dure réalité pour la suite.

En effet les pertes sont importantes pour les jeunes, parfois dès le premier jour à voler de ses propres ailes.

Les chats domestiques sont là pour mettre fin à l'aventure des maladroits qui ne trouvent pas rapidement la sortie des bâtiments. Ensuite le faucon hobereau du secteur fait son travail et prélève sa part légitime pour se nourrir ou ravitailler sa descendance. Certains jeunes se fracassent également contre une vitre ou ont du mal à éviter un véhicule passant sur une route voisine.... Bref, les débuts peuvent être difficiles et déjà on note au premier soir, lors du coucher et retour au nid, que certains malchanceux manquent à l'appel après une première journée d'entrée dans leur véritable vie d'hirondelle.

Durant les semaines qui suivent, une fois émancipées, si une météo défavorable raréfie les insectes volants et ne permet donc pas de se nourrir correctement, d'autres pertes sont subies par les petites boules de plumes.

Pour les survivantes, vient l'appel au voyage aux alentours de septembre essentiellement. La migration qui s'en suit, longue de plusieurs milliers de kilomètres jusque sur le continent africain, fait bien des victimes encore tant les dangers sont nombreux et l'épreuve physique importante.

Compte-toi!

Compte-toi!

Moins nombreuses encore sont celles qui prennent le chemin de retour vers l'Europe après plusieurs mois passés sous le ciel d'Afrique... et bien moins encore, celles qui finissent par arriver sur la région qui les a vu naître.

Si le vivant a adopté diverses stratégies reproductives au cours de l'évolution quant au degré de prolificité des espèces, c'est en réponse aux pertes subies par chacune d'une année à l'autre.

Ainsi les espèces dont l'espérance de vie est faible au niveau de l'individu sont globalement très fécondes.

Avec sa dizaine d'œufs par an, notre hirondelle devient en cela ridicule face à la grenouille qui donnera chaque printemps des centaines de têtards dont seuls quelques chanceux se reproduiront une fois adultes. Et que dire en comparaison à certains parasites internes de nos Ouessant qui évacueront des millions d'œufs sur la prairie pour que la relève puisse être assurée dans l'avenir tant les pertes sont importantes et la probabilité d'être ingérés normalement faible (bien que, dans le cas ici d'animaux prisonniers sur un espace réduit comme le mouton, cette probabilité d'infestation augmente du fait que le fonctionnement du domestique s'éloigne du naturel).

Pour revenir à l'hirondelle, la classe des adultes subit également ses pertes et l'âge faisant, cela n'arrange pas les choses.

Au-dessus des Lutins

La femelle du couple en question de chez les Lutins dans ce témoignage eut l'aile gauche luxée fin juillet. Coup de vent l'ayant fait heurter un grillage ou une branche? Maladresse? Cela ne l'empêcha pas de contribuer à la réussite de sa seconde nichée. Par la suite je la voyais chasser dans le quartier, bien reconnaissable par son allure particulière en vol.

La saison avançant, chaque jour, je m'inquiétais de savoir si elle survivait toujours. Courant septembre, alors que des milliers de ses "sœurs" voyageuses sillonnaient le ciel ou venaient se rassembler sur la ligne devant la maison, je m'étonnais de la trouver encore tardivement chaque soir près de son nid pour passer la nuit.

Nous étions devenus proches, elle emmitouflée au-dessus de ma tête, moi observé par son petit œil noir dans mon rituel du soir à enlever mes bottes.

Le porte hirondelle. On n'arrête pas le progrès!

Le porte hirondelle. On n'arrête pas le progrès!

J'avais noté que ses jeunes de seconde nichée avaient quitté rapidement les lieux fin août (la migration commence au milieu du mois) et je pensais que son mâle avait suivi les migratrices d'un mois de septembre déjà bien avancé. 

La notant ainsi dans sa solitude, je me demandais si elle finirait par partir malgré son handicap ou si je la verrais dépérir chaque jour un peu plus, pour finir par la trouver morte un matin.

Je fus surpris de découvrir que finalement son mâle dormait régulièrement près d'elle, mais que plus vigoureux car en possession de tous ses moyens, lui, il se permettait de chasser plus tardivement et donc revenir au logis après mon passage, échappant ainsi à mon regard.

Les hirondelles rustiques pouvant migrer encore parfois tardivement en octobre, j'observais avec attention cette situation un peu insolite et intéressante, me demandant si le mâle finirait par partir avant sa compagne, si elle daignait partir également.

Finalement, la veille du premier jour d'automne au calendrier, ma belle n'était pas à notre rendez-vous quotidien. Elle avait fait ses valises j'imagine, d'autant qu'il me semble que son compagnon officiel avait fait les siennes une journée plus tôt. Leur absence par la suite me confirma ce départ supposé.

Je ne me fais guère d'illusions quant à l'avenir de mon aronde, me demandant comment sa vie se sera terminée précisément et jusqu'où elle aura pu aller dans son dernier voyage.

Il est vrai qu'un lien particulier s'était tissé entre elle et moi dans nos rituels du soir, lorsque nos deux mondes entraient en contact par leurs portes d'entrée que sont nos yeux respectifs et le  regard interrogateur que nous nous jetions l'un l'autre.

Ainsi va la vie au-dessus des Lutins!

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11 septembre 2017 1 11 /09 /septembre /2017 18:35

La couleuvre à collier est sans doute le serpent le plus commun de l'hexagone et celui à la répartition géographique la plus vaste.

Ainsi, autour des Lutins, vit ce reptile facilement reconnaissable bien que dans de très rares cas, le collier beige à l'arrière de la tête ne soit pas marqué.

Si elle gagne parfois les points d'eau, elle n'y est pas véritablement inféodée et bien qu'elle aime les milieux humides où elle peut capturer des batraciens, on peut la rencontrer dans les haies, le long des lisières de bois et en certains endroits plus arides encore.

Pondant ses œufs dans des végétaux en décomposition, lorsqu'elle est non loin des hommes, il lui arrive de pondre dans les tas de compost ou de fumier.

A collier mais déjà un bijou en soi.

La loi protège cette couleuvre, comme les autres reptiles. Ce que ne devait pas savoir le chat domestique qui a tué ce jeune serpent d'une trentaine de centimètres.

Si le matou est excusable lui, il n'en est pas de même de certains bipèdes qui, parce que la couleuvre est un serpent et qu'elle porte encore bien des préjugés sur son dos, l'écrasent du talon à l'occasion ou en la fracassent d'un coup de bâton.

Magnifique et inoffensive, la couleuvre à collier mérite mieux, d'autant que comme bien d'autres espèces, elle souffre de la simplification et la stérilisation des milieux dans nos campagnes.

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